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LES VEDETTES A MOTEUR
A partir de 1915, pour renforcer les Motor Boat (MB) qui sont des vedettes de plaisance réquisitionnées, l'Amirauté Anglaise commande en Amérique une importante série de vedettes : les 580 Motor Launches (ML), dont 40 sont cédées à la France. Construites au Canada en grande série : 50 par mois, elles sont acheminées en Europe sur le pont de cargos. Elles sont en effet trop petites (37 t, 23 m de long) pour traverser l'Atlantique. Grâce à deux moteurs à essence de 220 CV du même type que ceux installés sur les SC, leur vitesse aux essais approche 20 nœuds. En service courant, elles ne donnent que 12 à 14 nœuds. Les « canadiennes », ainsi qu'elles sont désignées familièrement, feront un dur service de patrouille. Aussitôt après la guerre, elles sont presque toutes vendues : certaines d'entre elles seront aménagées en yachts. En 1924-1925, elles ne sont plus que deux en service.
Après avoir fait une étude portant sur plusieurs bâtiments de lutte anti-sous-marine, la Marine française passe donc commande de 73 unités que voici :
V 1 à V 40 (quarante unités) :
Elles ont été commandées à l’origine pour la Royal Navy, auprès d’Elco de Bayonne, USA et Vickers à Montréal et font partie de la série britannique ML-114-548.
Déplacement : 40 tonnes.
Dimensions : 24 x 3,80 x 1,05 m.
Propulsion : 2 moteurs standard à pétrole, 440 BHP, vitesse maximum 20 nœuds.
Armement : I pièce de 75 mm, 1 ou 2 mitrailleuses, 1 Y lance-grenades, 1 tube ASM modèle C.
Notes :
Les quatre premières de la série arrivent à Cherbourg en mai 1916 et rejoignent la Flottille des Torpilleurs de Dunkerque. Le sort de la vedette V 4 est jusqu’à présent inconnu, mais les trois autres prennent une bonne part dans les patrouilles de la Manche jusqu’à la fin du conflit. Plus tard, via Paris et Strasbourg, elles rejoignent la Flottille du Rhin.
V 5 à V 12 sont basées à Corfou et affectées aux patrouilles dans le canal d’Otrante.
V 13 à V 28 sont désignées à la Division des Patrouilles d’Algérie et de Tunisie.
La V 23 s’échoue le 23 août 1917 près du cap Bougaroni.
V 32 et V 35 rejoignent la Flottille de Dunkerque, et plus tard le Rhin.
V 36 à V 40 opèrent près des côtes entre Le Verdon et La Rochelle.
V 37 sera perdu le 24 novembre 1917 par explosion aux Sables d’Olonne.
V 36 et V 39 rejoignent alors la Flottille du Rhin en 1919-1920.
L'insuffisance des moyens de construction empêche la Marine française de faire un effort analogue à celui de la Royal Navy.
Cependant, vingt vedettes sont construites : 8 Cornilleau et 12 ou 13 Despujols du nom des concessionnaires des marchés.
Les Cornilleau sont légèrement plus importantes que les ML, avec 40 t et 26 m de long. Elles reçoivent des moteurs américains de 180 CV. Moins rapides que les ML, elles ne dépassent pas 13,5 nœuds. L'armement comporte un 75 mm et des grenades. Elles constituent une série peu réussie dont les qualités nautiques sont médiocres.
Plus petites (25 t), les Despujols devaient être sensiblement plus rapides, mais les nombreux aléas de leur appareil moteur, du type moteur d'avion, en feront également des bâtiments qui ne donneront pas entière satisfaction.
Toutes ces vedettes subiront le même sort que les ML, en disparaissant très rapidement des listes de la Flotte.
V 41 à V 53 (treize unités) :
Déplacement : 40 tonnes (ou 25 selon F. Dousset)), coques en bois.
Dimensions : 25 x 3,70 x 1,05 m.
Propulsion : 2 moteurs Panhard à pétrole, vitesse (maximum) 20 nœuds.
Armement : I pièce de 75 mm, 1 ou 2 mitrailleuses, 1 Y lance-grenades, 1 tube ASM modèle C.
Notes :
Conçues par M. Despujols et commandées à son chantier de Neuilly près de Paris, elles sont livrées à la Marine entre novembre 1916 et mars 1917.
En raison de leurs faiblesses mécaniques (propulsives), les quatre premières unités de ce type ne sont pas opérationnelles avant septembre 1917, lorsqu’elles sont alors affectées à la Division des Patrouilles de Gascogne. Les vedettes sont basées à Bayonne en mai 1918, tandis que les six suivantes sont désignées pour la 2ème escadrille de Patrouille à Dunkerque.
La mise au point des trois restantes est abandonnée, et toutes sont retirées du service en novembre 1919.
V 54 à V 61 (huit unités) :
Déplacement : 40 tonnes.
Dimensions : 26,50 x 4,00 x 1,30 m.
Propulsion : 2 moteurs à pétrole American Volverine, 360 BHP, vitesse prévue 16,5 nœuds, effective 13,5-14,5 nœuds en service seulement.
Armement : I pièce de 75 mm, grenades.
Notes :
Commandées au chantier Gustave Cornilleau près de Marseille.
La première unité est livrée en janvier, la dernière en juin 1917.
Elles sont affectées à la Division des Patrouilles de Provence, à l’exception de deux d’entre-elles, les V 54 et V 55 qui rejoignent respectivement les stations aéro-maritimes de Saint-Raphaël et de Port-Vendres.
V 62 à V 73 (douze unités) :
Déplacement : 41 tonnes.
Dimensions : 23,40 x 3,77 m.
Propulsion : pas d’information.
Vitesse : 19 nœuds.
Armement : pas de précision, sans doute similaire aux précédentes, à confirmer.
Notes :
Construites par Vickers, Montréal et prévues pour être livrées en mai 1918. Mais en raison du délai de mise au point et d’essais, les quatre premières ne sont en service que deux jours après l’Armistice lorsqu’elles arrivent au Havre. Affectées aux patrouilles dans la Manche.
Les V 69 et V 71 rejoignent par la suite la Flottille du Rhin.
supplément sur ML
• Classe ML Fairmile (Type B) de construction britannique:
o ML123 Saint-Renan
o ML182 Île-de-Sein
o ML205 Ouessant
o ML245 Saint-Guénolé
o ML246 Saint-Yves
o ML247 Saint-Alain
o ML269 Béniguet
o ML303 Molène
• Classe ML Fairmile (Type A) de construction britannique:
o ML052 Galantry
o ML062 Langlade
o ML063 Colombier