26/09/2010
Le Ventôse à la chasse aux narcotrafiquants en mer des CaraïbesA BORD DU VENTOSE — Le Ventôse, frégate de la Marine Nationale, vient de lancer en mer des Caraïbes une nouvelle campagne de traque des "go-fast" des narcotrafiquants qui font le trajet entre les côtes du Venezuela ou de Colombie et l'Amérique du Nord. Mais la chasse devient difficile.
Depuis 2001, la frégate a récupéré plus de 15 tonnes de drogue dans ces petites embarcations dotées de puissants moteurs. "Le Ventôse est particulièrement habilité à la prise des go-fast", assure à l'AFP capitaine de Frégate Pascal Lebarbier.
Dans les eaux internationales, le navire peut contrôler n'importe quelle embarcation sans pavillon, et demander l'autorisation au pays d'origine pour monter à bord d'un bateau identifié.
"Suivant les cas, nous remettons à l'autorité judiciaire du pays les membres du bateau intercepté ou nous les renvoyons devant le procureur de la République de Fort-de-France", explique le commissaire de bord du Ventôse.
Le Ventôse, qui a quitté Key West en Floride mi-septembre pour un mission d'environ un mois, est le seul bâtiment français qui lutte contre le narcotrafic dans la zone très sensible des Caraïbes.
En constante relation avec la Joint Interagency Task Force (JIATF), l'organisme international de lutte opérationnelle contre le narcotrafic dans la zone d'Amérique du Sud, basé à Key West, et l'état-major des armées aux Antilles, il surveille dans le plus grand secret l'espace international entre l'arc antillais et le continent américain.
Avec à son bord 110 marins militaires, haute sur l'eau, la frégate construite en 1992 à Saint-Nazaire dispose d'un radar de grande portée. Sa capacité à rester longtemps en mer lui permet d'être le bâtiment maritime le plus adapté à la lutte contre le narcotrafic.
Chaque marin a un rôle sur le bateau, une spécialité et un poste de combat qui doivent être entièrement maîtrisés. "Le boulanger du navire fait du pain bien sûr, mais il devient brancardier dès qu'une alerte retentit", explique le commissaire de bord.
Presque tous les corps de métier sont représentés sur Le Ventôse, afin que le bateau soit complètement autonome et paré instantanément à mener une opération de contrôle, toujours délicate et à risques.
"Toute la difficulté est de mener l'opération le plus vite possible pour que la cargaison ne soit pas jetée à la mer avant l'interception ", poursuit le commissaire de bord.
Pour aller le plus vite possible lors des contrôles, la frégate part en mission avec un détachement des commandos Marine, l'élite des forces d'intervention de l'armée. Douze hommes surentraînés, qui portent sur eux près de 40 kg d'armes et de protections et qui accostent le navire suspect avec un Etraco, une embarcation très rapide.
Un hélicoptère Panther est attaché au navire afin d'arrêter les go-fast. "Le pilotage automatique de l'hélicoptère nous permet d'avoir une très grande précision dans les manoeuvres la nuit et le Panther est fait pour voler sur la mer", confie un des deux pilotes du Ventôse à l'AFP.
Ces moyens humains et matériels permettent au vaisseau d'entreprendre une arrestation rapide et efficace, de jour comme de nuit. Mais avec l'adaptation des trafiquants aux moyens de lutte, les saisies de drogue ont sensiblement diminué depuis 2006.
A partir de décembre prochain, le Germinal, autre frégate de surveillance de la Marine Nationale, sera basée à Fort-de-France pour renforcer les moyens de lutte contre le narcotrafic dans la zone Caraïbes.
Photo prise le 14.09.2010 lors d'un exercice à bord du Ventôse, en mer des Caraïbes.Source:
AFP