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- --- Message Posté sur l'ancien forum le 06/12/2005 ---
06 décembre 2005 : Brest, Le grand départ de la Jeanne d’Arc et du Georges Leygues.Le navire école de la Marine nationale lève l’ancre cet après-midi. Accompagné de sa fidèle conserve, la frégate Georges Leygues, le porte-hélicoptères quittera Brest vers 15 heures, cap sur les Açores. Pour la « Jeanne », comme on l’appelle affectueusement dans la Royale, c’est une 41ème campagne qui débute. Depuis 1964, le navire réalise chaque année un semi tour du monde avec les futurs officiers de marine: Les « Bordaches », issus de l’Ecole navale, et les anciens sous-officiers provenant de promotions internes. Elèves des Affaires maritimes et futurs commissaires suivent également ce périple de 6 mois, qui conduit le groupe école d’application des officiers de marine (GEAOM) dans une douzaine de pays. Bâtiment français, la Jeanne d’Arc est devenue au fil des années un navire européen et international. Ainsi, sur les 109 élèves embarqués cette année, 25 sont d’autres nationalités. Il y a tout d’abord les pays de l’OTAN avec des élèves de Belgique, des Pays-Bas, de Grande-Bretagne, d’Espagne, des Etats-Unis et du Canada. La campagne fait également la part belle au continent africain (Cameroun, du Sénégal, du Nigeria, du Maroc, d’Algérie, de Tunisie, d’Egypte et d’Afrique du Sud). Le Moyen-Orient est représenté par deux futurs officiers Koweïtiens et l’Asie par des élèves Indiens, Malaisiens et Indonésiens. Enfin, on notera la présence d’un jeune Péruvien et surtout, signe que les temps ont vraiment changé, d’un Ukrainien. En somme, c’est un peu le monde entier qui se retrouve sur le bateau.
Au programme, un tour d’Amérique latine : Un très beau programme s’offre aux officiers élèves (OE) cette année. La campagne débutera par une transatlantique, via les Açores, pour atteindre New-York à Noël. Le groupe école mettra ensuite le cap sur les Antilles, avec une escale à Fort de France, puis Saint-Domingue. La Jeanne d’Arc et le Georges Leygues toucheront ensuite l’océan Pacifique après une traversée du canal de Panama. Dès lors, les deux navires feront le tour de l’Amérique du sud, via le Cap Horn, en faisant relâche au Pérou, au Chili, en Argentine, en Uruguay et au Brésil. De Salvador de Bahia, le GEAOM retraversera l’Atlantique pour atteindre le Sénégal et entamer une remontée vers Brest, juste après un court passage en Méditerranée, ponctué par quelques jours d’escale à Alger. Le retour en Bretagne est prévu le 22 mai 2006. Entre chaque pays, les cours théoriques et les tests pratiques s'enchaîneront, des exercices de sécurité aux manœuvres de lutte anti-navire, antiaérienne ou anti-sous-marine, en passant par les ravitaillements à la mer et la mise en oeuvre des hélicoptères embarqués, dont ceux de l'Aviation Légère de l'Armée de Terre (Alat).
L’une des dernières : Pour la Jeanne d’Arc, l'heure de la retraite approche à grands pas. Entré en service il y a 41 ans, le fier vaisseau continue sa mission mais, chacun le sait, ce navire n’est pas éternel. Après une période difficile à la fin des années 90, la Marine a consenti de lourds investissements pour maintenir à niveau cet outil d’apprentissage unique au monde. Ainsi, le porte-hélicoptères passe tous les deux ans en cale sèche, le temps de se refaire une beauté. Le dernier entretien, qui aura duré de juin à octobre, aura nécessité 70.000 heures de travail. Servie par des passionnés, notamment en machine, où les marins réalisent un travail remarquable dans un univers d’une autre époque, la Jeanne a toutefois l’âge de ces brûleurs. Alors que son retrait du service est prévu, au plus tard, en 2010, plusieurs projets existent pour assurer sa succession. Pour des questions d’ordre politiques et financières, le concept du « navire européen » semble le plus plausible. Plus qu’un bâtiment à part entière, l’idée d’un groupe d’unités déployé chaque année par plusieurs nations est évoquée. Reste maintenant à trouver comment coordonner les formations des différentes marines, un casse tête des plus difficiles.
En attendant une hypothétique harmonisation, la Jeanne d’Arc continue pour quelques années encore à représenter la France sur les différentes mers du globe et d’apprendre à des dizaines d'OE leur futur métier d’officier. Un navire certes âgé mais qui a démontré, en Haïti l’an passé comme en Indonésie il y a dix mois, qu’il reste parfaitement opérationnel.
Qui sont les élèves embarqués à bord de la Jeanne d’Arc ?
110 aspirants dont 18 jeunes femmes répartis de la façon suivante :
· 52 officiers élèves issus du recrutement externe,
· 2 élèves issus de l’École navale supérieure des ingénieurs des études et techniques d'armement (ENSIETA),
· 2 élèves français de l’école navale allemande (EFENA).
Les autres stagiaires sont :
· 8 commissaires,
· 18 médecins des armées,
· 2 élèves des affaires maritimes (AFFMAR),
· 26 officiers élèves étrangers :
o Royaume-Uni, Belgique, Pays-Bas, Ukraine, Canada, États-Unis, Pérou, Malaisie, Indonésie, Inde, Koweït, Afrique du Sud, Cameroun, Nigeria, Sénégal, Maroc, Algérie, Tunisie, Égypte, Espagne.