Salut a tous
Robert avait commencer plus haut avec:
trois mats barque "Pass of Balhama"
Qui devient le "SEEADLER"
l fut capturé en 1916 par un U-Boot allemand. En 1916, les Alliés exerçaient un blocus naval sur l'Allemagne. Les navires raiders qui arrivaient à forcer le blocus manquaient de bases outremer pour se réapprovisionner, notamment en charbon. D'où l'idée d'utiliser un voilier qui n'aurait pas ce besoin.
Il fut transformé à Bremerhaven en navire corsaire, équipé d'un moteur auxiliaire de 1 000 ch et de locaux pour l'équipage, mais aussi pour héberger des prisonniers.
Il reçut aussi deux canons de 105 mm camouflés, deux mitrailleuses lourdes et des fusils, tout en lui conservant un aspect extérieur inoffensif. Dans la pratique, il n'eut que rarement à les utiliser.
Son commandant, le comte Felix von Luckner descendait d'une longue lignée d'officiers prussiens, mais il était le premier dans la marine. Il renomma le voilier « l'aigle des mers », en allemand Seeadler, il est devenu sans doute le dernier voilier militaire recensé à ce jour à pratiquer la guerre de course. L'équipage se composait de marins aguerris et motivés.
Il prit la mer le 21 décembre 1916 sous l'apparence d'un transport de bois norvégien Irma. Il réussit à franchir le blocus britannique malgré l'inspection du croiseur anglais HMS Avenge, car l'équipage avait été choisi notamment pour sa capacité à parler le norvégien. Une fois dans l'Atlantique, il endossa ses couleurs allemandes et monta ses canons.
Sous le camouflage d'un navire de commerce, il adoptait, selon les circonstances, l'apparence d'un navire norvégien, britannique ou américain afin de mieux tromper ses ennemis jusqu'au moment fatidique. Pour attirer ses proies, il simulait aussi un incendie ou demandait le temps chronométrique. Il commença par patrouiller dans la zone des alizés fréquentée par beaucoup de voiliers en coulant les bateaux rencontrés. Puis il descendit vers l'Atlantique sud et mit trois semaines et demie à franchir le cap Horn.
Le Seeadler fit naufrage en août 1917 sur l'atoll de Mopelia, dans l’ouest de la Polynésie, à cause d'un tsunami. Les Allemands et leurs prisonniers, naufragés sur l'île déserte, vécurent quelques semaines ensemble dans des camps de fortune. Loin de se résigner, le comte gréa un canot à moteur de 6 mètres d'une voile et partit vers les îles Fidji avec cinq hommes avec le projet de capturer un autre navire et continuer la guerre.
Après un voyage de quatre semaines, ils furent enrôlés sur un navire américain, mais rapidement découverts et faits prisonniers. Après s'être évadés et ayant pris une goélette, la Moa, ils furent arraisonnés par un navire britannique et conduits en prison en Australie, où ils attendirent la fin de la Première Guerre mondiale.
La guerre de course étant interdite depuis 1856, toute opération de guerre ne pouvait légalement être menée que par des militaires. Si Luckner et son équipage avaient été civils, ils auraient été considérés comme pirates et pendus.
Le naufrage
Le conte von Félix Luckner, surnommé le diable de mer, commandait le Seeadler
, un voilier quatre mâts avec un gros moteur auxiliaire armé qui joua un rôle important de corsaire allemand dans le pacifique lors de la première guerre mondiale. Le 2 août 1917, le navire pour caréner mouilla à l’extérieur du récif de l’atoll de Mopelia, car le lagon n’était pas assez profond.
Von Luckner décrit ce qui s’est passé :
« Le deux août, vers neuf heures et demie du matin, au moment d’envoyer à terre le canot des permissionnaires, nous vîmes s’enfler la mer à l’horizon. Est-ce un mirage ? Mais l’énorme ondulation approche, toujours plus haute : une lame de fond, due à quelque tremblement de terre. Personne d’entre nous n’avait vu pareil phénomène, et nos officiers se disputaient sur sa nature et sur ses causes mais le danger me parut pressant : “Coupe le câble de l’ancre ; pare le moteur ; tout le monde sur le pont.” La lame approche toujours. Je répète d’une voix plus forte : “Le moteur en marche.” On pompe de l’air comprimé. En vain. (…)
Il ne reste que quelques secondes pour notre salut. Nos oreilles pleines d’angoisse attendent toujours. Trop tard. La lame s’est élevée au-dessus de nos têtes, et, saisissant nos planches, les a jetées sur le récif de corail. Les mâts et le couronnement s’écroulent. Le choc a détaché des blocs de corail lourds de plusieurs quintaux et qui retombent sur le pont. La vague a passé, et les quelques planches qui représentaient l’empire allemand dans cet hémisphère gisent en morceaux sur le récif. Au moment du choc, tout le monde s’était abrité de son mieux contre les agrès pleuvant sur le pont. Le calme revenu, je regardai autour de moi : personne. Étais-je le seul sauvé ? (…).
La force de l’eau porte le navire Seeadler sur le récif, il se démâte et de gros morceaux énormes de corail perforent la coque. La perte était totale.
Le retour
Von Luckner reviendra en yacht en Polynésie en 1940 (photo ci jointe)
Il disparu quelques jours en laissant son équipage à Papeete. De retour en Allemagne, il restaura à grand frais le château familial.
Aurait-il récupéré son trésor caché à Mopelia ?
Tableau de chasse
Seize navires, pour un total de 30 099 tonnes, ont été capturés par le Seeadler entre le 21 décembre 1916 et le 8 septembre 1917. Sauf indication contraire, il s'agit de navires à vapeur. Ils ont tous été coulés sauf le Cambronne et le Lutèce.
9 janvier 1917 : Gladis Royle, charbonnier de 3 268 tonnes en route pour Buenos Aires.
10 janvier 1917 : Lundy Island, 3 095 tonnes avec du sucre en provenance de Madagascar.
21 janvier 1917 : Charles Gounod (trois-mâts barque français), 2 199 tonnes chargé de maïs venant d'Australie.
24 janvier 1917 : Perce, 364 tonnes, goélette canadienne.
3 février 1917 : Antonin (quatre-mâts barque français, Armement Bordes), 3 071 tonnes, avec du salpêtre venant de Valparaiso.
9 février 1917 : Buenos Ayres (voilier italien), 1 811 tonnes.
19 février 1917 : Pinmore, 2 431 tonnes, quatre-mâts barque anglais sur laquelle Felix von Luckner avait fait ses débuts en tant que mousse !
26 février 1917 : British Yeoman (voilier), 1 953 tonnes.
27 février 1917 : La Rochefoucauld (trois-mâts barque français), 2 200 tonnes, avec du salpêtre venant de Valparaiso.
5 mars 1917 : Dupleix (trois-mâts barque français), 2 206 tonnes, avec du salpêtre venant de Valparaiso.
11 mars 1917 : Horngarth, 3 609 tonnes.
21 mars 1917 : Cambronne, 1 833 tonnes (trois-mâts barque français, Armement Bordes), capturé puis libéré avec une mature réduite et les 263 prisonniers. Arrivé à Rio de Janeiro, le 30/3/1917.
14 juin 1917 : A. B. Johnson, 529 tonnes, quatre-mâts goélette américaine.
18 juin 1917 : R. C. Slade, 673 tonnes, quatre-mâts goélette américaine.
8 juillet 1917 : Manila (Manille), 731 tonnes, quatre-mâts goélette américaine.
5 septembre 1917 : Lutèce - voir ci-dessus.