avant-hier, "Coulez le Bismarck", et hier soir, "opération Tirpitz", et ce soir, "à contre-courant, opération Bismarck" de James Cameron
à savoir celui que je cherchais ici :
http://www.belgian-navy.be/videos-ww-ii-guerres-wars-conflicts-f9/expedition-bismarck-reportage-de-james-cameron-t1562.htmSi le Yamato et son sistership étaient encore un cran au dessus de ces 2 géants des mers en matière de puissance de feu et de taille, je trouve qu'ils n'en avaient ni la classe ni le charme brut. Et la vitesse!
Commençons par "
coulez le Bismarck"
http://fr.wikipedia.org/wiki/Coulez_le_Bismarck_!http://fr.wikipedia.org/wiki/Bismarck_(cuirassé)comme tous les films qui retracent une période de guerre où la nation de l'auteur a perdu de fameuses plumes, la présentation est plus que partiale. Si l'amiral copain d'Hitler embarqué sur le Bismarck a en effet commis boulettes sur boulettes, malgré les avis du commandant du navire, les Anglais n'ont pas fait mieux.
Je trouve que le film manque de corps. Beaucoup trop de plans sur le bunker de l'Amirauté, sur les conflits psychologiques entre le nouveau commandant des opérations et son équipe habituée à travailler "à la méditérannéenne" avec le précédent responsable. J'aurais aimé plus de scènes du bord, même si bien sûr pour la partie Bismarck, ils ne disposaient plus du matériau nécessaire, le navire ayant pour finir coulé.
A l'époque, bien que les survivants avaient déclaré qu'ils avaient sabordé leur navire, la thèse de la victoire de la RN avait continué d'être enseignée. Donc le film présente une Home Fleet dézinguant le Bismarck. Logique.
Reste l'ambiance des vieux navires, comme dans d'autres films d'époque, je reste accro. Et comme maintenant je suis célibataire, je peux me permettre de me les déguster sans entendre râler parce que j'écoute un film en VO. Ben quoi, un ordre d'un officier de la Kriegsmarine donné avec la voix qu'on entend pour un film doublé de Buster Keaton, ça ne me va pas. Idem pour l'officier gallois, faut que son rugueux accent vienne me déchirer les pavillons, quand il crie pour les postes de combat, mille sabords!
Et puis si, si, si.. Avec cette flotte de ces 2 cuirassés qui étaient bien plus puissants que les futurs Iowa & co, les croiseurs lourds genre Prinz Eugen et autres Gneisenau, tous les U-Boot bien coordonnés, les croiseurs légers genre Graf Spee semant la pagaille de manière concertée sur les arrières des convois alliés, un Dönitz ou un Raeder aux commandes réelles de la Kriegsmarine, une Luftwaffe un peu coopérante, ils auraient pu organiser 2 battle group autour des 2 grands cuirassés. Un opérant au sud de Gascogne, coupant tout vers la Méditérranée et tout ce qui venait d'Amérique du Sud. L'autre entre Norvège et Ecosse, coupant tous les convois d'Amérique du Nord. Et on était cuits, l'Europe était vaincue. Encore heureux que le génie technologique, la haute qualité des équipages et de l'entraînement allemands ont été largement contrebalancés par la folie et l'incompétence totale de leurs hauts dirigeants. Deo gratias!
Ensuite "
opération Tirpitz", moins connu apparement.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Opération_Tirpitzhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Tirpitz_(cuirassé)Là c'est simple, le Tirpitz était coincé dans son fjörd norvégien, un choix tactique inévitable vu les problèmes de carburant des Allemands et la disparition du Bismarck, et l'incurie récurrente des dirigeants de la Luftwaffe, incapables de faire comprendre à l'abruti de gefreiter Hitler qu'un navire, si puissant soit-il, a besoin d'une protection aérienne dès lors que l'adversaire dispose de beaucoup d'avions.
D'où le film ne peut montrer que très peu de vie sur le Tirpitz. Très intéressant par contre, cette obstination d'un officier à vouloir monter une "special ops" avec des torpilles humaines puis des sous-marins de poche. Les faits historiques sont un peu tordus, ça reste un film. Mais là c'est un peu plus passionnant que les amourettes et tensions dans un bunker londonien. L'entraînement des plongeurs avec le matos d'époque, puis les X-1 & co (on en retrouve un dans un Gill Jourdan!), et toute l'approche et la lutte entre le géant d'acier condamné à rester une menace potentielle et donc en partie dépeuplé, et ces petits "suppositoires sous-marins" emportant de quoi bien l'endommager, c'est un bon film. Pas d'effets spéciaux (ils me gonflent avec ça), de l'humain, de la mer implacable maîtresse, du courage, du sacrifice, de l'honneur, j'aime.
Le Bismarck et le Tirpitz avaient 2 talons d'Achile. Un à quai : hitler et sa clique de crétins congénitaux. L'autre sur le navire : la quille. Tout était super protégé, mais la quille restait quand même vulnérable si on insistait. La torpille qui a tordu le gouvernail du Bismarck a aussi troué la quille à cet endroit. De même, la puissance des charges creuses utilisées endommagera suffisament le Tirpitz pour l'immobiliser et le mettre hors de combat pour longtemps.
Très beau moment, potentiellement authentique vu que bien des commandants de bas & moyen rang de la Kriegsmarine étaient d'authentique gentlemen, à la fin, le commandant du Tirpitz vient saluer ses vainqueurs... qui sont aussi ses prisonniers après abandon de leurs mini sous-marins sabordés car trop endommagés pour repartir.
avec ce qu'il nous reste de personnel à la Marine belge, on aurait à peine de quoi équipper le Tirpitz OU le Bismarck. Notez que de naviguer sur un tel navire, il n'aurait pas fallu me le demander 2 fois.. Un passage le long de la Somalie, quelques villages-clés en acquisition, quelques bordées, et une belle série de parkings vitrifiés pour tous les 4x4 somalis, qu'est-ce qu'on ferait du bon boulot avec de tels navires