Comment seront nos futurs chasseurs de mines ? (Part. 2)

jossebe2000 a écrit:

l'entretien d'équipement, cela s'apprend…….sur 30 ans, j'ai participé à la formation de suffisamment de personne pour savoir que rien n'est impossible si les hauts responsables le veulent.  

en général, le futur personnel d'entretien est intégré, des le premier jour, dans les équipes d'études pour connaitre la totalité du matériel et ces spécificités, mais cela ce paye. et doit être repris dans le cahier des charge et les contrats

Oui tout à fait, ce ne sont pas les compétences de FSR qui inquiètent mais les moyens qu'ils vont pouvoir mettre en œuvre pour entretenir les 12 navires + tous les drones !

olivier a écrit:

Ils seront tout de même équipé d'un sonar d'évitement des mines, parce que ce serait quand même balot de s'en prendre une, hein

ha , ils ne seront pas équipé d'une vigie avant comme sur le Belgica 2, avec un matelot équipé d'une gaffe pour tâter  l'eau et rechercher les mines !  

jossebe2000 a écrit:

voila, de quoi revenir sur terre pour certain.

ces 6 chasseurs sont des bateaux mères pour les drones qui eux seront les chasseurs.
cela fait également, un certain temps que je pense que vu ces unités, on ne remplacerait pas le godetia.

En principe, ces navires auront une capacité de chasse aux mines (via les drones) énorme par rapport à ce que nous connaissons avec les chasseurs de mines actuels !

Et on a eu la chance sur notre forum de pouvoir suivre les opérations de recherche du sous-marin argentin disparu et ainsi de se rendre compte de l'efficacité des drones sous-marins autonomes (AUV) qui ont travaillé à 5 simultanément et qui ont ratissé une zone gigantesque de plusieurs milliers de km²

Alors, le bateau-mère pourra utiliser ses drones (qui sont modulables selon la mission) de façon variable, et voici un schéma montrant l'utilisation simultanée des 2 USV et des 4 AUV dans une opération de chasse aux mines. Dans le cas montré ci-dessous, les 2 USV servent de relai entre le bateau-mère (qui se trouve à plusieurs km de la zone d'opération) et les 4 AUV qui sont en plongée en mode détection avec leur sonar. Durant l'opération, les 2 USV communique par ondes acoustiques avec les 4 AUV, en leur envoyant en permanence la position GPS afin qu'ils corrigent en permanence leur position. Et parallèlement, les 2 USV renvoient en permanence au bateau-mère leurs positions et celles des 4 AUV. Cette méthode, de 4 AUV employés simultanément permet de scanner des grandes superficies puisque la couverture sonar est multipliée par 4 :



J'envie ceux qui vont avoir la chance de connaitre ça

oui, oui on est d'accord sur la formule de travail

c'est vrai qu'avec cet équipement, c'est autre chose qu'à notre époque

Sur un site russe , j'ai lu ceci :

Les mines-fantômes , fabriquées en fibre de carbone , furtives donc, indétectables au sonar
Elles ne sont plus rondes mais aplaties et en ovale
elles se couchent sur le fond et sont rapidement recouvertes de sable ou de vase et deviennent
invisibles
magnetiques , acoustique ou à dépression
Pour les neutraliser , les drônes sont inutiles
Il faudra en revenir au dragage comme avant

titian a écrit:

Sur un site russe , j'ai lu ceci :

Les mines-fantômes , fabriquées en fibre de carbone , furtives donc, indétectables au sonar
Elles ne sont plus rondes mais aplaties et en ovale
elles se couchent sur le fond et sont rapidement recouvertes de sable ou de vase et deviennent
invisibles
magnetiques , acoustique ou à dépression
Pour les neutraliser , les drônes sont inutiles
Il faudra en revenir au dragage comme avant

Rien n'est véritablement indétectable puisque dans ce cas-ci le sonar génère une image 3D du fond marin.

Biensur ce genre de mine plate non métallique est plus difficile à repérer qu'une grosse mine ronde métallique, mais c'est justement ça l'art de la chasse aux mines.

Et puis, les USV sont aussi prévus pour être équipé d'un module avec des dragues à influence


un USV avec le module de drague à influence

jossebe2000 a écrit:

c'est vrai qu'avec cet équipement, c'est autre chose qu'à notre époque

Ce qui va vraiment changer par rapport à maintenant c'est l'autonomie du système !

C'est à dire que les drones vont détecter et classifier eux-mêmes tout ce qu'ils vont scanner sans aucune intervention humaine !

Pour l’œil humain d'un opérateur, une mine camouflée (comme titian parle plus haut) sera très difficilement détectable, mais pas pour un robot qui lui détectera les moindres détails suspects !

Et donc, le fait que ce seront les drones (donc des robots) qui diront au final si le terrain est libre de mines (ou pas) va poser des questions éthiques, peut-on faire confiance à un robot ???

Toujours aucune nouvelle nul part (ça commence à m'inquiéter !), par contre ce week-end, ECA a participé à un salon nautique et espace LIMA'19 Langkawi en Malaisie et voici la publicité utilisée par ECA sur leur stand :

jossebe2000 a écrit:

c'est vrai qu'avec cet équipement, c'est autre chose qu'à notre époque

Pour en revenir à ce qui va vraiment changer par rapport à maintenant, on peu dire que le principe de la chasse aux mines ne changera pas, si ce n'est que dorénavant ce seront les drones qui feront le boulot à plusieurs km de distance du bateau-mère

Donc les 4 phases classiques de la chasse aux mines seront toujours :

En 1 : Détection (Détecter à l'aide des sonar des AUV et USV les objets suspects sur le fond)
En 2 : Classification (classifier les contacts à l'aide des sonar en "mine possible" ou en "pas mine")
En 3 : Identification (Identifier avec la caméra du ROV les contacts "mine possible" pour savoir ce que c'est exactement)
En 4 : Neutralisation (Destruction de la mine à l'aide d'un ROV-tueur téléguidé.)

(et on peut rajouter une 5ème phase, qui ne fait pas partie de la chasse aux mines, c'est la phase de dragage à l'aide de dragues à influence remorquées par un USV)

Alors, pour ce qui est des phases 1 et 2, l'humain sera de moins en moins concerné, ce seront de plus en plus Les drones (avec leur inintelligence artificielle comme ils disent) qui se chargeront de détecter et de classifier tout les objets sur le fond de la zone de chasse

Mais heureusement, pour le moment, ce seront toujours les opérateurs sur le bateau-mère qui se chargeront d'identifier (avec la caméra HD du ROV) les objets suspects et de neutraliser les mines, en téléguidant un rov-tueur pour l'envoyer se faire exploser sur la mine  

Le patron de DAMEN ne décolère pas ! (mais il exagère aussi quand il parle de 6 milliards d'euros pour 12 chasseurs de mines !)

https://twitter.com/SciteCito/status/1113090698272759811

traduction google de l'article :

Citation :

"Les systèmes d'armes néerlandais doivent être construits aux Pays-Bas" (2 avril 2019)

Si nous sommes en mesure de construire de grands systèmes d’armes dans notre pays, alors nous devons le faire. C’est ce qu'a dit René Berkvens, le PDG de Damen Shipyards, la société qui fabrique les navires de la marine pour la Défense. Berkvens répond à la demande de la Défense néerlandaise de confier à une entreprise française une commande portant sur la construction de 12 chasseurs de mines, pour un montant de 6 milliards d'euros.

Berkvens est très déçu de cela. "Non seulement pour nous, mais également pour les sous-traitants, les fournisseurs et les instituts de connaissances tels que TNO et Marin qui ne collaboreront pas avec ces navires." Berkvens se méfie de l''offre française : «À mes yeux, le prix proposé par les Français était très inférieur à notre offre et nous savons très bien quel est le prix de revient. Ce qui est derrière ce marché peut être échangé. La mission était peut-être si importante pour la France qu'elle a décidé de lui donner un prix très bas. Apparemment, c'est permis, et je ne peux rien y faire. "

Source :bnr.nl

Ce 3 avril, le groupe ECA, lors de la publication de ses résultats 2018, annonce que le contrat définitif avec les marines belge et néerlandaise pourrait intervenir avant la fin du mois d'avril, après traitement d'éventuels recours :

Comme on le soupçonnait, un recours a bien été déposé !!!

https://twitter.com/MeretMarine/status/1113698204401459200

Citation :

Guerre des mines belgo-néerlandaise : un recours déposé (4 avril 2019)

C’était le scénario redouté par Naval Group, allié à ECA au travers du consortium Belgium Naval & Robotics (BNR) dans le cadre de l’appel d’offres pour le renouvellement des moyens de guerre des mines des marines belge et néerlandaise. Une compétition dont BNR a été désigné vainqueur le 15 mars par le gouvernement belge face aux deux autres compétiteurs encore en lice : le groupement emmené par le constructeur néerlandais Damen et surtout le consortium franco-belge Sea Naval Solutions, comprenant les Chantiers de l'Atlantique, Socarenam, le chantier belge EDR d'Anvers et Thales.

Les candidats non retenus avaient une période légale de 15 jours pour contester l'attribution du marché à Belgium Naval & Robotics. Ce qui a été le cas, a-t-on appris de sources proches du dossier. Un recours a en effet été formé et devrait être examiné dans les jours qui viennent par un juge. Apparemment, ce ne serait pas Damen qui en serait à l'origine. Il faudrait plutôt regarder du coté de Sea Naval Solutions, le fait que tout ou partie du consortium soit à l'origine du recours n'étant cependant pas clair.

C'est désormais à la justice belge d'examiner le bienfondé de ce recours, dont dépend l'entrée en vigueur (ou non) du contrat.

Pour mémoire, le projet, pour lequel la Belgique et les Pays-Bas ont prévu une enveloppe d'environ 2 milliards d'euros, porte sur la réalisation de 12 bâtiments de guerre des mines, soit six pour chacun des deux pays. Des navires d'environ 90 mètres de long et 3000 tonnes de déplacement capables de mettre en œuvre des drones de surface (USV) conçus pour déployer un sonar remorqué, des drones sous-marins autonomes (AUV) et des robots télé-opérés (ROV). L'ensemble permet la détection, l'identification et la neutralisation des mines à distance.

Le projet de Belgium Naval & Robotics prévoit de confier la construction des navires à Kership, filiale de Piriou et Naval Group, qui doivent mobiliser leurs chantiers concarnois et lorientais. ECA se chargeant de la fourniture des systèmes de drones. La livraison du bâtiment tête de série à la Belgique est prévue en 2023, les Pays-Bas devant recevoir leur premier bâtiment en 2024. Les autres sont attendus d'ici 2030.

Source : meretmarine.com

Je pense que c'est le réparateur de navires anversois EDR qui a déposé ce recours !?

Il a probablement demandé comment, et surtout où, "Flanders Ship Repair" va entretenir les 12 navires MCM + les 10 toolbox ???

je croyais l'affaire pliée suite à cet article
https://www.meretmarine.com/fr/content/guerre-des-mines-belgo-neerlandaise-un-recours-depose

Itxaso 64 a écrit:

olivier a écrit:

Comme on le soupçonnait, un recours a bien été déposé !!!

https://twitter.com/MeretMarine/status/1113698204401459200

Citation :

Guerre des mines belgo-néerlandaise : un recours déposé (4 avril 2019)

C’était le scénario redouté par Naval Group, allié à ECA au travers du consortium Belgium Naval & Robotics (BNR) dans le cadre de l’appel d’offres pour le renouvellement des moyens de guerre des mines des marines belge et néerlandaise. Une compétition dont BNR a été désigné vainqueur le 15 mars par le gouvernement belge face aux deux autres compétiteurs encore en lice : le groupement emmené par le constructeur néerlandais Damen et surtout le consortium franco-belge Sea Naval Solutions, comprenant les Chantiers de l'Atlantique, Socarenam, le chantier belge EDR d'Anvers et Thales.

Les candidats non retenus avaient une période légale de 15 jours pour contester l'attribution du marché à Belgium Naval & Robotics. Ce qui a été le cas, a-t-on appris de sources proches du dossier. Un recours a en effet été formé et devrait être examiné dans les jours qui viennent par un juge. Apparemment, ce ne serait pas Damen qui en serait à l'origine. Il faudrait plutôt regarder du coté de Sea Naval Solutions, le fait que tout ou partie du consortium soit à l'origine du recours n'étant cependant pas clair.

C'est désormais à la justice belge d'examiner le bienfondé de ce recours, dont dépend l'entrée en vigueur (ou non) du contrat.

Pour mémoire, le projet, pour lequel la Belgique et les Pays-Bas ont prévu une enveloppe d'environ 2 milliards d'euros, porte sur la réalisation de 12 bâtiments de guerre des mines, soit six pour chacun des deux pays. Des navires d'environ 90 mètres de long et 3000 tonnes de déplacement capables de mettre en œuvre des drones de surface (USV) conçus pour déployer un sonar remorqué, des drones sous-marins autonomes (AUV) et des robots télé-opérés (ROV). L'ensemble permet la détection, l'identification et la neutralisation des mines à distance.

Le projet de Belgium Naval & Robotics prévoit de confier la construction des navires à Kership, filiale de Piriou et Naval Group, qui doivent mobiliser leurs chantiers concarnois et lorientais. ECA se chargeant de la fourniture des systèmes de drones. La livraison du bâtiment tête de série à la Belgique est prévue en 2023, les Pays-Bas devant recevoir leur premier bâtiment en 2024. Les autres sont attendus d'ici 2030.

Source : meretmarine.com

je croyais l'affaire pliée suite à cet article

Bah non, c'est la procédure, les candidats non retenus ont 15 jours pour déposer un éventuel recours en cas de contestation du choix final, et c'est ce qui s'est passé !

Mais on ne sait pas qui a déposé ce recours ni pour quel motif ???

Et donc, la justice va se mêler de l'affaire et ça probablement trainer...