Poèmes de la Mer

Qui ne connait Charles Baudelaire et ses  *Fleurs du Mal* ?
Voici un de ses  poèmes :  

*  L'Homme et la Mer  *

Homme libre, toujours tu chériras la mer !
Le mer est ton miroir; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets,
Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes ;
Ô Mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remords,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !

La mélancolie de Sully Prudhomme se reflète dans son écrit:

*  Le long du quai  *

Le long du quai les grands vaisseaux,
Que la houle incline en silence,
Ne prennent pas garde aux berceaux
Que la main des femmes balance.

Mais viendra le jour des adieux,
Car il faut que les femmes pleurent
Et que les hommes curieux
Tentent les horizons qui leurrent.

Et ce jour-là les grands vaisseaux,
Fuyant le port qui diminue,
Sentent leur masse retenue
Par l'âme des lointains berceaux.

Photo presque irréelle.
Je la garde dans ma collection et comme fonds d'écran pour quelque temps.

van Kasteren Carlo a écrit:

Photo presque irréelle.
Je la garde dans ma collection et comme fonds d'écran pour quelque temps.

RESSAC

J'ai la conviction que cette contribution n'a pas sa place dans le sujet  *Poèmes de la MER*

Bien que le titre  * Ressac * y fait allusion, l'Alsace et la Lorraine ne connaissent pas un
aller et retour violent des vagues sur elles-mêmes, lorsqu'elles se brisent contre un obstacle.

Louis Brauquier, mort en 1891, nous dépeint par cet extrait de port la mort de Rimbaud.

* Le Bar d'escale *

Ô tous les beaux voiliers en qui les paysages
Sont embaumés et ne cessent de languir,
Inactifs dans l'après-midi des carénages,
Epanouis de voiles blanches pour partir,

Se peut-il qu'un midi, de ces midis torrides
Où le Port tout entier nous devient fraternel,
Quand je sens, moites, lourds, les quais, les bateaux vides,
Et que la foule chaude est un contact charnel,

Vous l'avez laissé s'en aller à la dérive
Dans le vaisseau maudit de son lit d'hôpital,
Sur la mer angoissante et qui chasse ses rives,
Sans carte, sans copains, sans barre et sans fanal!

Et la nuit glisse sur les globes électriques.
Des sirènes, au loin, souffrent dans le brouillard,
Un camelot crie le journal.  Retour d'Afrique,
Rimbaud est mort ce soir.

il y a mouvement de vagues, plus au moins violent,mais faire des vagues ,cela peut être vague.le poême
que l'on peut lire ne l'est pas d'avantage.il aurait pu parler d'une cinquième colonne au lieu de l'axe qui serait de retour tout comme les parapluies se trouvaient à Cherbourg.ce n'est qu'une boutade ,sachant ce qui se trame.en ce qui concerne l'ocean,souvenons -nous omaha
beach etc..............


si vous voulez absolument un poême de mer en voici un "sans ressac"

le ciel est bleu,la mer est belle
et le marin est au bord d'elle!(sic)

Le livre des regrets de Pierre Camo  décrit le thème de la mort ainsi:

A la mort et à la mer.

Silencieuse mort de qui je ne sais rien,
Tant tu sembles lointaine et couverte de brumes,
Et toi, mer en courroux, mugissante d'écume,
Qui tant de fois portas ma personne et mon bien.

Si j'invoque aujourd'hui votre double indulgence,
Ce n'est pas que je craigne en mon couer inégal
Un destin que j'ignore et le terme fatal
Qui du séjour d'enfer m'ouvrira l'apparence;

Il est dur de mourir parmi les étrangers;
Et qui ne braverait la mer et ses dangers
Pour retourner dormir au tombeau de ses pères ?

Le gamin qui regarde les bateaux est le sujet de Raymond Queneau (1903-1976) dans son oeuvre *Courir les rues*:

L' Aventure *

Les trois-mâts qui se balancent
dans ce grand port de la Manche
n'emporteront pas l'écolier
vers les îles des boucaniers.

Jamais, jamais, jamais
il n'eut l'idée de se glisser
à bord du trois-mâts qui s'élance
vers le golfe du Mexique

Il le suit sur la carte
qui bellement se déplace
avalant les longitudes
vers Galveston et Tampico.

Il a le goût de l'aventure
l'écolier qui sait regarder
de si bateaux naviguer

sans y mettre le pied,
sans y mettre le pied.