- polinar a écrit:
- cette belle,un peu,"tante Jeanne" va pousser son dernier soupir en Belgique,
Erreur Guy (Tiré du Monde
"La Jeanne-d’Arc, le mythique navire-école de la marine nationale, est morte ou presque. « Vive la Jeanne-d’Arc ! », ont proclamé quelques anciens élèves officiers face au bâtiment en fin de vie, amarré depuis le 14 octobre dans le port girondin de Bassens, et dont le chantier de démantèlement a été lancé vendredi 17 octobre.
La proue en direction de Bordeaux, l’ex-porte-hélicoptères est retenu par de solides amarres bleu vif, en contraste avec le gris délavé et taché de rouille de la coque. Délesté de ses ancres, de ses moyens de communication, hublots, portes et cales soudés, le bateau initiatique de tous les officiers de marine de 1964 à 2010 attend son heure. Impassible. Vide. Triste.
Dans dix-huit mois, la coque « Q860 », son nouveau nom, longue de 181 mètres pour 24 mètres de large, et ses 9 000 tonnes de ferraille auront disparu, démantelées par des filiales de Veolia Propreté. Le groupe français a remporté l’appel d’offres européen sur le marché public de démantèlement complet de l’ex-Jeanne-d’Arc.
Et elle ne sera pas la seule : l’ancien croiseur lance-missiles Colbert – longtemps transformé en musée flottant bien connu des Bordelais – doit, lui aussi, être démantelé sur les quais de Bassens pendant dix-huit mois, à partir de 2015.
Veolia a fait coup double, passant devant d’autres concurrents européens sérieux. « Eu égard au passé de ces navires, on a senti de la part de la marine nationale une envie pour qu’ils soient déconstruits dans leur pays d’origine », reconnaît Bernard Harambillet, directeur général de Veolia propreté France. Ce corps militaire ne voulait peut-être pas revivre la gestion catastrophique du porte-avions Clemenceau, parti pour l’Inde en 2006 pour y être découpé avant de revenir à Brest, sous la pression d’associations écologistes, et finir sa vie en morceaux en 2010, mais à Hartlepool, en Angleterre, un site spécialisé dans ce type d’activité.
Sur les quais bordelais, pendant trente-deux mois, une cinquantaine de personnes qualifiées vont s’activer à couper, débiter, déplacer, trier deux monstres pesant ensemble plus de 17 000 tonnes. Avec une complication supplémentaire de taille : l’amiante, dont sont remplis les deux navires, comme tous ceux de la même époque – qu’ils soient militaires ou civils. Sur les 11,5 millions d’euros de coût de travaux des deux vaisseaux, la moitié sera consacrée au traitement de cette matière dangereuse.