A960 Godetia (collection photos de jean-luc V 1973)

Merci Françis, tu es notre mémoire vive!

Bonjour
J'ai eu le 1MC Crol sur le 908 comme chef électrique en 1975/76
et un QMT Crol également électricien même période qui était petit de taille
Il y avait donc " le grand Crol et le petit "
A+
JC

salut à tous,
Hé bien QUARTIERMAITRE, je connaissais les grands cols de montagnes comme le "Col du Brener, du Mont Blanc etc..." maintenant nous avons " Les Crols du Godetia, du Truffaut.....

En revoyant les photos avec Jack Masson, QMT machine, qui était dans notre cabine, il nous bassinait sans cesse avec son oncle d’Amérique qui était un grand propriétaire terrien au Brésil. Ca nous faisait bien rire.

En effet le gouvernement Belge avait essayé de re-localiser certains anciens colons du Congo après la l’indépendance. C’est vrai je ne connaissais pas cette histoire. Il semblerait que le gouvernement avait négocié avec le gouvernement Brésilien pour établir les Belges dans le nord, sauvage, du Brésil, il y avait encore des grandes étendues pour exploiter des grandes fermes.

Jack ne connaissait pas vraiment son oncle, il n’était plus revenu en Belgique depuis le Congo. Jack lui avait écrit pour essayer de le retrouver étant donné que nous allions faire escale dans le nord du Brésil à Réciffe.

Il pensait dans premier temps que son cher oncle allait venir le voir à Réciffe, mais celui-ci ne pouvait venir sans en connaître la raison. Donc Jack à décidé de d’y aller et il a demandé une perm, le cox’n lui a permis de prendre congés pendant la durée de l’escale, 3 jours.

Alors son aventure commença ! Sous les indications de son oncle, il a pris d’abord un avion de ligne, ensuite un avion de brousse, un vieux DC3 Dakota de la guerre reconverti, sans aucun confort, au milieu des fûts d’essence…etc . Bref il n’en menait pas large !
Arrivé à destination en pleine savane désertique, son cher oncle l’attendait nom pas avec un rutilant 4x4 ou une belle américaine mais avec une vieille gimbarde pour encore plusieurs heures de piste dans la savane.

La fameuse hacienda, n’était pas comme il nous l’avait raconté mais une cabane améliorée. Le paysage n’était que de la terre latérite, pratiquement pas d’herbres n’y d’arbres !! En fait ils s’étaient fait roulés par le gouvernement Brésilien, les terres n’avaient aucune valeur agricole, il était impossible de planter quoi que ce soit et l’élevage était très difficile. Les bêtes étaient maigres et infestées de parasites et avaient peine à trouver de la nourriture. Ces pauvres gens, délaissés aussi par les gouvernements Belges et Brésiliens, vivaient chichement. C’est là que Jack a compris pourquoi ils n’avaient que peu de nouvelles de son oncle et pourquoi il ne pouvait pas venir le voir à Réciffe. La chose que la famille de son oncle espérait, c’était de rentrer un peu dans leur frais afin de se payer le voyage de retour vers la Belgique. Jack avait eu la bonne idée de prendre quelques bonnes victuailles du bord pour leur rappeler la bonne bouffe Belge.
Quelle déception pour ce garçon !!

Il avait passé une journée complète pour le voyage aller. Son oncle lui a dit que les avions de brousse ne sont fiables et qu’il devait repartir de suite pour ne pas rater le départ du Godetia. Son oncle l’a ramené dans le petit aérodrome de brousse où il devait reprendre son vieux zinc. Son oncle est reparti pour chez lui étant donné les longues heures de pistes.

Avant d’embarquer, contrôle d’identité par la police militaire, à cette période c’était une dictature au Brésil. Le pauvre Jack qui ne parlait pas l’anglais encore moins le portugais paraissait suspect aux yeux des militaires, car un blanc en civil avec comme seuls papiers d’identité, une carte d’identité civile et une carte militaire en flamand !! pas de passeport.
Ils l’on pris pour un espion américain !! Il s’est retrouvé pour la nuit dans une pâle gaillole en terre battue avec d’autres prisonniers brésiliens, bourrés, dans la même cellule.

Pour passer le temps, la nuit, les policiers, venaient prendre un des prisonniers. Ils se mettaient en rond, ils plaçaient le prisonnier au milieux et le giflait à tour de rôle, et ainsi de suite avec chaque prisonnier. Jack n’en menait pas large et attendait son tour avec angoisse.

Le jour s’est levé, il n’a pas été agressé, à part ses co-détenus qu’ils lui ont fait les poches, un gradé est arrivé et s’est inquiété de cet occidental. Jack a essayé de lui faire comprendre de contacter le consul de Belgique. Ils ont pris peur. Ils lui ont rendu toutes ses affaires ainsi que celles qui lui avait été volées par les détenus qui ont à leur tour reçu une bonne volée de gifle.

Jack a pu prendre son avion, il est revenu juste à temps à bord avant notre départ.

Le pauvre Jack ne nous a plus bassiné avec son cher oncle d’Amérique qui dans sa tête devait être fortuné.

L O J-L Très beau récit ---comme les fables de La Fontaine ~~~tout ce qui brille n'est pas de l'or;
en regardant les messages précédent d'un autre J-L je vois que l'on parle des"Frères Crol"
(le petit et le grand) voici une autre photo du "Grand Crol"

Photo prise a/b du Truffaut endroit Fjord de Norvège

Salut

Hé oui Jean-Luc l'aventure de notre pauvre Jack, c'est vrai qu'il n'en menait pas large à son retour à bord; surtout quand on lui chantait "Tagadagada veux-tu souffler dans ma trompette ,tagadagada veux-tu souffler dans..." tu t'en souviens?

je ne suis plus certain que c'était à l'escale de Reciffe ? Ce n'était pas Rio ? toi qui a une meilleure mémoire que moi JL.

salut



À partir de 1964, l'état de droit est progressivement violé: tandis que, pour beaucoup, le coup d'Etat n'ouvrait que sur "une remise en ordre" anti-communiste provisoire du pays dans le contexte de la Guerre froide, les militaires vont se maintenir durablement au pouvoir et progressivement installer une véritable dictature. Le Brésil précède ainsi de nombreux autres pays d'Amérique latine (coup d'Etat du général Onganía en Argentine, en 1966; coup d'État du 11 septembre 1973 au Chili par Pinochet; coup d'Etat en 1973 de Juan María Bordaberry en Uruguay, etc.).Soutenu par les Etats-Unis[réf. nécessaire], qui reconnaissent immédiatement le nouveau régime, le putsch de 1964 a été préparé par une longue imprégnation des officiers de l'armée brésilienne par la doctrine de sécurité nationale et les théories de la guerre contre-révolutionnaire, qui attribuent un rôle politique et administratif aux armées, en accentuant l'importance de la population civile dans la conduite de la guerre. Bien qu'en 1964, aucune guérilla ni mouvement armé de gauche n'existât au Brésil, ceux-ci étant nés précisément en réaction à la dictature militaire, les généraux justifient leur putsch par le spectre du communisme, qui a pris après la révolution cubaine de 1959 un relief particulier en Amérique latine. La Constitution est suspendue, le Congrès dissout et le président s'arroge des pouvoirs dictatoriaux, tandis qu'une guerre contre-insurrectionnelle est mise en place, d'abord avec la création, dès 1964, du Centre d'instruction de la guerre dans la jungle à Manaus. Des escadrons de la mort sont mis en place par l'État pour traquer toute forme d'opposition. La période s'étendant de 1968 à 1974 est connue au Brésil sous le nom d'années de plomb.

petit rappel historique il a risqué gros votre jack

Oui René, c'était quand fou de laisser partir un membre d'équipage avec seulement une carte d'identité, ca m'avais toujours impressionné.

Même moi comme facteur, je devais déposer le sac postal, qui pesait des dizaines de kilos, au bureau de poste principal, en leur expliquant que c'était du courrier diplomatique, plombé, et surtout que je ne payais pas !!

Peu de fonctionnaires parlaient anglais à cette époque. On se demande parfois où les fonctionnaires et les militaires avaient la tête !

Je peux vous dire que c'était un expoit chaque fois, car la première chose qu'ils faisaient, c'etait de peser les sacs, et ensuite donner le prix !!

La FN à cette époque nous donnaient que des documents officiels de l'état belge !! exlusivement en français et en flamand, même pas en anglais !!

Il fallait que je revienne avec les tampons sur mes formulaires ABL, sans payer.

A chaque fois je me demandais si les sacs allaient arriver à bon port (d'Ostende).

Par chance, je n'ai eu de sacs postaux destinés à Mahieu, perdus, quand j'étais sur le Godetia et les MSO's !!


Ce n'étaient pas le cas pour la réception des sacs, là toute une autre histoire, que je raconterais plus tard, mais je n'étais pas responsable !!

Quelques photos fournies par André Février, rencontré à Quaregnon en mai dernier.



A bord du Godetian en 1973.

Méditerrannée avec les MSO, garde-pêche et sauvetage

Dakar

Madeire, Montévidéo

MSO méditerrannée, Porto Alegre /brésil

Diverses photos d'André