Nombre de messages : 7727 Age : 69 Localisation : ghislenghien Date d'inscription : 10/07/2011
Sujet: trois-mâts Bessel Ven 20 Mai 2016 - 9:11
la triste fin du trois-mâts Bessel
Octobre 1912
Le naufrage en 1912 du trois-mats Bessel
Parti d’Aruba, dans les Antilles Néerlandaises, le 29 août 1912 et se dirigeant vers Nantes, le BESSEL approchait de la pointe de Bretagne, à la fin octobre, quand il fut pris dans une violente tempête de suroît. Le naufrage du Bessel Conditions de navigation en 1912 À cette époque les grands navires à voile (3 ou 4 mâts et sans moteur) venant d’Amérique pour le nord de l’Europe (France, Angleterre, Hollande, Scandinavie…) sans aucun moyen électronique actuel (radio, radar, GPS…) avaient à vaincre un défi redoutable : avoir vu et reconnu la terre « droit devant », à temps, au niveau de la pointe de Bretagne. Les grands phares construits dans la 2ème partie du siècle précédent avaient amélioré singulièrement cette situation. Cependant en cas de brume ou de coup de vent (nombreux grains) la visibilité était réduite voire nulle. De plus ces voiliers, dans le très mauvais temps, devaient impérativement réduire la « toile » c’est-à-dire rentrer la plupart des voiles. Des dégâts alors n’étaient pas rares : voiles déchiquetées, partie de mât cassée… Leurs capacités normales d’évolution étaient alors réduites à quelques caps imposés par la direction du vent. C’est ainsi que le Bessel s’est retrouvé en baie d’Audierne en difficulté, baie qui de plus n’offre aucun abri par coup de suroît. Cette même année 1912 avait lieu un autre naufrage célèbre aux conséquences plus dramatiques : le Titanic qui à pleine vitesse s’éventrait sur un iceberg en Atlantique Nord. Le naufrage du Bessel Le type de bateau Le BESSEL, trois-mâts Norvégien, à la coque métallique et armé par 10 hommes d’équipage, était chargé de 838 tonnes de phosphates, quand il fut surpris par cette violente tempête de sud-ouest au large d’Audierne. Dans l’après-midi du 28 octobre 1912 il essaya de se réfugier dans le port.
Naufrage et sauvetage Au début du siècle dernier, le port d’Audierne était fréquenté par des bateaux de commerce de ce type ; son accès par mauvais temps de sud-ouest était très diffi cile à cause de la présence d’une barre (rouleaux et vagues déferlantes) à l’ouvert du chenal. En avaries et peu manoeuvrant le Bessel ne peut prendre le chenal ; il se résout alors à jeter l’ancre (sans doute au moins 2) à quelques milles au sud d’Audierne. Ballotté par les déferlantes et le vent, le navire chasse sur ses ancres et il s’échoue, vers 2 heures du matin, à 150 mètres de l’entrée du chenal et du môle d’Audierne. Le naufrage du BesselLes douaniers et le bateau de sauvetage se portèrent au plus vite à son secours avec leur canon lance-amarre. La rapidité de leur intervention leur permit de sauver et de débarquer, à terre, les 10 hommes d’équipage à Lervily. Mais le bateau, complètement désemparé et à la dérive est fi nalement porté par la marée vers l’entrée du port. Vers 3 heures du matin, son arrière ayant heurté le môle, il s’échoue sur les rochers parallèlement au môle au bord du chenal. Si cet accident de mer fi t peu parler de lui à l’époque, le quotidien l’Ouest Eclair lui consacra, dans les pages régionales de son N° 5.055 du 30 octobre 1912, une petite colonne d’à peine 30 lignes. Il est vrai qu’à l’époque, tous les jours, les unes des journaux se concentraient sur les évènements dans les Balkans qui annonçaient déjà l’imminence de la première guerre mondiale. Cependant, l’affaire devait avoir quelques rebondissements. La saga de l’épave Comme le bateau présentait une gêne à la navigation, le maître du port d’Audierne invita le capitaine Norvégien à débarrasser le chenal. Ce dernier répondit que le bateau avait été vendu avec sa cargaison à Monsieur Albaret, mécanicien à Audierne, et déclina toute responsabilité. Monsieur Albaret fut donc mis en demeure de déplacer l’épave. Le 24 novembre, on procédait à une tentative de renfl ouement sous la direction de Monsieur Lojou (capitaine au long cours en retraite) avec les deux remorqueurs d’Audierne (La Steredenn et le Bel-Ilois) qui réussirent à déplacer le navire de 250 mètres vers l’intérieur du port. Mais, suite à une fausse manoeuvre le bateau s’échoua à nouveau et, cette fois-ci, se mit en travers du chenal en l’obstruant. Les tentatives faites le lendemain furent vaines. Vu l’urgence de la situation, le préfet, demandait à l’ingénieur des Ponts et Chaussées et au maire d’Audierne de faire enlever l’épave. Le naufrage du BesselLe montant de l’opération qui s’élevait à 21 551,41 francs (55 000 de nos Euros) fut réclamé à Monsieur Albaret le 20 avril 1913. C’est seulement le 15 février 1918, soit 5 ans plus tard, que le conseil d’état tranchera. Monsieur Albaret (notoirement insolvable) devra donc s’acquitter de la somme de 21 551,41 francs avec intérêts à compter du 15 février 1913.
Vestiges de l’épave
cap de mouton
partie du mât
morceau de l'ancre En septembre 1978, le sablier Le Goyen, lors d’une de ses missions régulières de dragage et de désensablage du chenal du port d’Audierne, ramenait une partie d’un des mâts du voilier (7 mètres de long pour un diamètre de 30 cm) et quelques pièces en parfait état de conservation que vous pouvez découvrir au Musée Maritime.
lebon Amiral
Nombre de messages : 5656 Age : 84 Localisation : Pont-à-Celles Date d'inscription : 19/12/2011