Salut Robert
Historique Sommaire
L’hélicoptère Sikorsky S-51était un développement du type R-5. Le premier des cinq prototypes a volé le 18 Août 1943 propulsé par un moteur R-985 9 cylindres en étoiles Wasp junior de 450 ch. Plusieurs versions de ce modèle furent fabriqué sous des désignations diverses et varié et avec de nombreuses modifications. Il faut dire que cet hélicoptère était nouveau et donc il n’est pas anormal que le constructeur est hésité et effectué divers modification.
Un total de 300 S-51 s ont été construits, de tous modèles dont certaines avec moteurs de 450 ch et d'autres avec des moteurs 600 ch et avec un diamètre du rotor augmenté fut rebaptisé R-5D.
La licence de fabrication fut cédée à Westland en Grande Bretagne qui fabriqua une centaine de ces appareils (un peu modifié) sous la désignation WS 51 Dragonfly, cette version de l’appareil était équipé d’un moteur Alvis-Leonides de 550 ch.
Utilisation par la Marine Française
En 1951, dans le but de développer son savoir-faire sur voilure tournante et en prélude à l'acquisition de S-51 pour les missions de sauvegarde sur porte-avions, la Marine Nationale envoi une équipe en formation chez Sikorsky. Cette équipe comprend un enseigne de vaisseau pilote, l'EV Arnoult, un second maître pilote, Rignault, un maître mécanicien moteur, et un second maître mécanicien avion.
La Marine avait commandée deux appareils, le premier appareil qui sera reçu par la France est en fait le deuxième de la série dénommé S-51A.
Ce premier appareil fut donc le S-51A n°51-02, sera livré le 15 juillet 1951. La même année, une escadrille d'instruction sur hélicoptère (S-51A et Bell 47D1) est créée sur la BAN Saint-Mandrier : la 58.S.
Le 27 août 1951, le porte-avions Arromanches quitte Toulon, avec à son bord des Hellcat, des Helldiver et le S-51A (51-02) codé 58-10. Le porte-avions effectue sa deuxième campagne de guerre en Indochine. Il fait escale à Djibouti le 7 septembre 1951. Le même jour, l'hélicoptère du bord est accidenté lors d'un atterrissage à Djibouti. Il est laissé sur place puis rapatrié à Toulon au retour de l'Arromanches. Quatre mois vont être nécessaires à sa réparation. Un second appareil, le 51-06 (sixième de la série S-51A) est livré à Saïgon en avril 1952 il sera immatriculé 58-11.
Son utilisation est principalement le sauvetage des équipages tombés en mer lors des décollages et atterrissages sur les porte-avions (mission qui est désigné actuellement encore comme « Pedro ») mais aussi les liaisons des porte-avions avec la terre.
Le 14 août 1952, l'Arromanches repart pour le lointain conflit avec 22 Hellcat de la 12.F, quelques Helldiver de la 9.F et les deux S-51A de la 58.S (58.S-10=51-02 et 58.S-11= 51-06). Le 1er septembre, une démonstration de sauvetage alors baptisée "Fifi" avec un S-51A est organisée.
C’est le 15 octobre, qu’aura lieu le premier sauvetage avec un hélicoptère de la Marine française au large du Tonkin, un Helldiver, piloté par le LV Fatou (1) avec un passager, est catapulté. Un incident de catapulte (la rupture partielle du câble) provoque le décrochage prématuré de l'élingue, et l'Helldiver se trouve propulsé à l'eau, 100 mètres en avant du porte-avions. Le sauvetage est assuré par le S-51A (58.S-11). C'est la première fois qu'un appareil à voilure tournante est utilisé en dehors d’exercices, en dépit d'une panne de treuil. Au cours de l'année 1952, les S-51A de la 58.S ont effectués environ 70 heures de vol. L'Arromanches achève sa troisième campagne le 18 mars 1953. Les deux S-51A restent en Indochine et sont transférés sur le La Fayette. Le La Fayette reste en Indochine jusqu'au 18 mai puis arrive à Toulon le 10 juin. Le 30 août 1953, le S-51A n°51-06 subit un accident à Arzew (Algérie) probablement lors d’une mission de liaison il sera remis en état.
Une quatrième et dernière campagne démarre le 9 septembre 1953. Les deux S-51A (58.S 10 et 58.S 11) de la 58.S embarquent aux côtés des habituels Hellcat (de la 11.F) et Helldiver (de la 3.F). Le chef du détachement de la 58.S est l'officier des équipages Gavaud. Du 21 mars au 30 avril 1954, 114 heures de vol dont 16 en sauvetage ont été effectuées par les S-51A du bord.
Le 8 juin 1954, l'Hellcat 11F-12 (LV Roulleaux Dugage) tombe à l'eau lors d’un essai de catapultage, le pilote, indemne, est récupéré par un S-51A. L'Arromanches rentre à Toulon le 19 septembre 1954. Les S-51A de la 58.S ont totalisé sur la quatrième campagne 497,8 heures de vol, 820 passagers et 16,1 tonnes de fret transportés et l’évacuation de six blessés. Ils sont remplacés par les HUP-2 à l'issue de cette campagne puis réformés en 1955.
Le 51-02 est d’abord affecté à l’instruction à Saint-Raphaël, puis fini probablement sa carrière à Rochefort ( ?)
Une information indique qu’en juillet 1952 un Sikorsky s/n 43-46607 aurait servi à la remise en état du 51-02.
Le 51-06 sera cédé au SGACC du Bourget pour instruction au sol cédé complet et rayé de l’inventaire de la Marine le 16/03/55, son sort définitif est inconnu.
(1) Futur Amiral.
US NAVY