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Le rendez-vous des anciens et amis de la Force Navale - Het rendezvous van de oudgedienden en vrienden van de Zeemacht
 
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 le Laënec

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MessageSujet: le Laënec   le Laënec EmptyVen 3 Juin 2016 - 9:56

Sur les traces de Nantes
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Nantes est souvent reliée à la traite négrière, de triste mémoire, et au commerce des voiliers transatlantiques entre Nantes, l'Afrique et l'Amérique. En revanche son passé de port cap-hornier, à la fin du XIXe et au début du XXe, demeure méconnu. Même s'il en reste des traces, notamment à Trentemoult, à Rezé, avec les maisons de capitaine, qui ont souvent un palmier dans le jardin.
Nantes, la Cap-hornière mérite pourtant qu'on s'y attarde, ne serait-ce que pour saluer la mémoire de tous ces marins partis défier le Cap Horn et auteurs de véritables prouesses maritimes entre 1848 et 1920, sur toutes les mers du monde. Une exposition, à la Maison des hommes et des techniques sur l'île de Nantes, donne un salutaire coup de projecteur sur ce passé.
Construction de navires
« Les chantiers navals de Nantes s'engouffrent dans la construction de voiliers cap-horniers à partir de 1881 et en 1893 pour profiter des primes proposées par l'État », note Yvonnick Le Coat, président de l'association Cap Horn au long cours, qui organise son congrès national ce week-end à Nantes.
« Plusieurs armements, par exemple Bureau, Brunelière, Babin-Chevaye, sont basés ici. Certes, ces bateaux mesurant jusqu'à 100 m de long fréquentent peu le port de Nantes car les itinéraires commerciaux les obligent à suivre une route qui, généralement, part d'un port anglais, où ils chargent du charbon, ou du nord de la France, pour se rendre dans le Pacifique, en passant par le Cap Horn au retour ou même souvent à l'aller, décrit Yvonnick Le Coat. Toutefois, un grand nombre de voiliers cap-horniers sont venus se réfugier à Nantes pendant la guerre de 14-18, quand la Manche leur était interdite. »
Le Laënnec, seul bateau témoin, aujourd'hui en Finlande
La Grande Guerre marque d'ailleurs le début de la fin de cette incroyable épopée maritime. « De nombreux voiliers sont désarmés et viennent rejoindre le canal de la Martinière, au Pellerin, devenu cimetière des grands voiliers. Ils ne le quitteront que pour des chantiers de démolition, quelques années plus tard. »

Aujourd'hui, de tous ces bateaux, il n'en reste qu'un, Le Laennec,

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un trois-mâts carré construit à Saint-Nazaire. Renommé Suomen joutsen (Cygne de Finlande), il est maintenant bateau-musée à flot, en Finlande. Ses cercles en laiton fixés sur les deux roues de barre (avec l'inscription « construit à Saint-Nazaire-sur-Loire ») sont présentés dans le cadre de l'exposition à la Maison des hommes et des techniques. Le transport de cet objet symbolique a été financé totalement par l'association Cap Horn au long cours. Le Belem n'est quant à lui pas un cap-hornier. De plus petit tonnage, il naviguait en Atlantique.
Une vraie épopée humaine
Au-delà de l'enjeu économique, c'est bien entendu l'histoire humaine qui fascine : « Les marins français étaient de vrais professionnels aux savoir-faire reconnus. » De 1848 à 1920, souvent au péril de leurs équipages, les voiliers de trois, quatre ou même cinq mâts, en bois puis en fer et en acier, parcourent toutes les mers du monde avec dans leurs cales charbon, nitrate, grain, etc. Les marins sont éloignés de leur famille pendant des campagnes de 15, 18, 20 mois et parfois deux ans ! Les disparitions en mer de matelots emportés par des vagues n'étaient pas rares. En outre, les marins n'avaient pas droit de descendre aux escales : « Le capitaine avait peur des bagarres et aussi que ces hommes soient embarqués contre leur gré par d'autres bateaux. »
« Quand ils rentraient chez eux, ils étaient coupés de leur base, raconte Yvonnick Le Coat. Ils parlaient peu. » Leur histoire aurait pu disparaître avec eux sans un certain capitaine Louis Lacroix (1877-1958), originaire de la Bernerie (et nous revoilà près de Nantes). il a été le premier à en retracer l'histoire.
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