Passage du Nord-Ouest

C'est en 1490 que le navigateur Jean Cabot émet l'hypothèse d'un passage vers l'Orient par cette voie. Durant près de trois cents ans, plusieurs explorateurs vont chercher ce passage au prix de pertes humaines et de naufrages, mais ces expéditions permirent de connaître les îles arct iques
Les premiers passages.
Après beaucoup de tentatives avortées depuis le XVIe siècle et nombre de bateaux écrasés par les glaces, le Suédois Adolf Erik Nordenskiöld a été le premier navigateur à passer de l’Atlantique au Pacifique en longeant les côtes de la Sibérie en 1879. Il dut hiverner dix mois avant de sortir par le détroit de Béring.
Le passage du Nord-Ouest ne fut pas franchi par mer avant 1906, lorsque l'explorateur norvégien Roald Amundsen, qui était parti juste à temps pour échapper à ses créanciers cherchant à stopper l'expédition, termina un périple de trois ans avec le bateau de pêche Gjøa. À la fin de son voyage, il entra dans la ville d'Eagle en Alaska et adressa un télégramme annonçant son succès. Sa route n'était pas pratique d'un point de vue commercial ; certains passages étaient très peu profonds.
NORDIC ORION - IMO 9529463

En 1853, le HMS Investigator a été abandonné dans la banquise alors qu'il était à la recherche de l’expédition britannique Franklin. Celle-ci ambitionnait de réaliser la première traversée du passage du Nord-Ouest et s'est elle-même perdue dans les glaces.
. Le Nordic Orion est le deuxième navire de charge à franchir le passage du Nord-Ouest.

En 1969, le pétrolier Manhattan


avait effectué un voyage test entre la baie de Prudhoe en Alaska et la côte est des États-Unis avec ses cuves remplies d'eau. Cet "exploit" avait relancé le litige maritime qui oppose les États-Unis au Canada concernant le statut du passage du Nord-Ouest.
Le Nordic Orion, long de 225 m et jaugeant 75 000 tonnes, a appareillé au début du mois de septembre du port canadien de Vancouver, sur l'océan Pacifique, et est attendu le 7 octobre dans le port finlandais de Pori avec sa cargaison de charbon à coke de la société minière canadienne Teck Resources.

Cette route maritime expérimentale devrait lui permettre de raccourcir d'environ une semaine son trajet, et d'économiser près de 80 000 $ de mazout, selon son armateur danois, Nordic Bulk Carriers.
« Le passage du Nord-Ouest permet de gagner plus de 1000 milles nautiques par rapport à l'itinéraire traditionnel, via le canal de Panama, d'économiser du temps et du mazout, de réduire les émissions de dioxyde de carbone et, plus important encore, d'augmenter de 25 % la cargaison », dit-il.
Le Nordic Orion a chargé 15 000 tonnes de charbon de plus que s'il avait dû emprunter le canal de Panama.
Ce nouvel itinéraire, qui relie les océans Pacifique et Atlantique en passant entre les îles du Grand Nord canadien, comporte cependant des risques, dont celui de rencontrer des icebergs.
Le passage du Nord-Ouest, découvert par le Norvégien Roald Amundsen entre 1903 et 1906, n'avait été emprunté jusqu'alors que par des brise-glace et des cargos de petit tonnage.
Construit en 2011 dans un chantier naval japonais, le Nordic Orion est doté d'une coque renforcée pour résister aux icebergs et aux blocs de glace (growlers).

En novembre dernier, un méthanier de la société gazière russe Gazprom avait franchi pour la première fois le passage arctique du Nord-Est pour relier la Norvège au Japon.
Selon les analystes, il faudra attendre encore dix ans avant de voir le commerce maritime se développer dans ces eaux, mais certains experts pensent qu'un quart du trafic entre l'Europe et l'Asie passera par la mer Arctique d'ici à 2030.