On ne peut pas passer à côté.
Ici uniquement les coups d'éclat en mer.
Le lien de GreenPeace sauvons nos Océans.
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Le plasticage du Rainbow Warrior - 1985
Le 7 juillet 1985, le Rainbow Warrior, navire amiral de Greenpeace, une organisation internationale qui se consacre aux problèmes d'environnement, est arrivé à Auckland et s'amarra Quai Marsden.
C'est dans la nuit du 10 juillet 1985 que la catastrophe eue lieu. Peu avant minuit, deux engins hautement explosifs qui avaient été attachés à la coque du Rainbow Warrior peu avant détonnèrent à quelques minutes d'intervalle. La force de l'explosion fut telle qu'un trou de huit pieds de large fut ouvert dans la salle des machines sous la ligne de flottaison. Le navire coula en quelques minutes.
Plus tôt dans l'après midi, environ 30 personnes célébraient à bord un anniversaire. Au moment de l'explosion, 12 personnes, capitaine compris, étaient encore à bord. Seuls onze d'entre eux parvinrent à atteindre le quai. Fernando Pereira, membre d'équipage et photographe officiel est mort noyé alors qu'il tentait de récupérer de l'équipement photographique dans sa cabine.
L'affaire a été immédiatement traité comme une enquête pour homicide sous la direction du détective principal Allan Galbraith. C'est ainsi qu'allait commencer une des enquêtes les plus vastes que le pays [La Nouvelle-Zélande] aie jamais connue. Ironiquement, ce scandale international majeur a eu pour conséquence de donner au Rainbow Warrior bien plus de publicité que s'il avait fait son voyage sur l'Atoll de Mururoa.
La découverte d'un zodiac en caoutchouc abandonné avec un moteur hors bord et la vue d'un mobil home bleu et blanc conduisit la Police à interroger un couple francophone deux jours plus tard, puis à les arrêter le 15 juillet.
Bien qu'initialement identifiés comme Alain Jacques Turenge et sa femme Sophie Frédérique Clare Turenge, l'enquête a révélé que leur véritable identité était en réalité le Colonel Alain Mafart, 35 ans, et le Capitaine Dominique Prieur, 36 ans.
En tant qu'officiers servant les Forces Françaises Armées, ils avaient été chargés d'assister les membres des Forces de Sécurité Françaises de sorte que le fameux voyage du Rainbow Warrior dans les eaux territoriales françaises n'ait pas lieu. Afin d'éviter le voyage, le navire devait être suffisamment endommagé pour que les réparations soient trop longues pour que le navire soit prêt à temps pour le départ.
Ce que les français n'ont pas réussi à prendre en compte est la faible population de la Nouvelle-Zélande et la caractère extraordinaire d'un attentat. La large couverture médiatique a permis une grande mobilisation des Néo-Zélandais. Le public a été horrifié par l'attentat et a littéralement inondé la police de témoignages. Le recoupement des informations obtenues par les inspecteurs Néo-Zélandais en Nouvelle Calédonie, à Norfolk Island, en Autriche, en Suisse, en France et en Angleterre ont prouvé sans aucun doute possible le rôle majeur joué par les Services de Sécurité Française dans l'attentat ayant eu pour conséquence la mort de Fernando Pereira.
Les enquêtes policières ont rapidement amené au Yatch Ouvea qui avait été loué à Nouméa pour transporter les explosifs et les agents français en Nouvelle-Zélande. Le yacht n'a jamais été retrouvé et on pense qu'il a été sabordé.
L'emplacement des explosifs et le sucès de la mise à feu montrent que les responsables étaient des experts formés pour la guerre sous-marine. Mafart et Prieur ayant été vus en possession du Zodiac, ils ont étés interpellés rapidement par la Police Néo-Zélandaise. Arrêté initialement pour possession de faux passeports, ils ont ensuite été accusés d'incendie volontaire, de complot visant à incendier le Rainbow Warrior, et du meurtre de Pereira.
Les enquêtes suggèrent néanmoins que leur rôle n'ait été que l'assistance à ceux qui ont placé les engins explosifs, en particulier un rendez-vous à Hobson Bay pour embarquer et transporter un des poseurs de bombe.
Dans les semaines suivantes, lors des auditions et des dépositions, l'intérêt des médias a été dispersé par les déclarations contradictoires du Gouvernement Français. Le 27 août, le Président de la France Mitterand a rendu un rapport qui disculpait complètement les Services Secrets Français. Les noms exacts de l'équipage d'Ouvéa, qui se serrait présentés d'eux-mêmes à la police française à Paris apparaissaient dans le rapport lorsqu'il a été publié. Le Gouvernement Français a refusé leur extradition vers la Nouvelle-Zélande. La presse française, peu convaincue, continua à faire pression sur le gouvernement pour connaître la vérité. Leur enquêtes persistantes ont conduit à l'inévitable conclusion que leur propre Gouvernement était responsable. Après une autre série de démentis officiels, Monsieur Hernu, Ministre de la Défense, démissiona. Le 22 septembre, le premier ministre Laurent Fabius, face à des preuves incontestables a admis que les Services Secrets Français avaient ordonné l'attaque du Rainbow Warrior.
Colonel Alain Mafart Capitaine Dominique Prieur
Le lundi 4 novembre 1985, le Colonel Alain Mafart et le Capitaine Dominique Prieur comparurent devant la cour d'Auckland pour les premières auditions, après avoir plaidé Non Coupable aux accusations d'incendie criminel, de complot en vue d'incendie, et meurtre. Récemment restauré, le vieux bâtiment de la Haute Court d'Auckland a été choisi pour le procès.
Face au public et à une assemblée de journalistes venus de nombreux pays, Mafart et Prieur ont spectaculairement changé de façon de plaider. Stupéfaits, l'assistance les écoutèrent finalement plaider coupable d'incendie criminel et d'homicide involontaire. L'affaire du siècle, qu'on croyait devoir durer des années et coûter des milliers de dollars était clos en une demi-heure. L'avocat général, Me Paul Neazor, Q.C., a fait part au Juge Gilbert que l'accusation était prête à accepter la culpabilité pour homicide involontaire puisqu'il n'était pas prouvé que Mafart et Prieur étaient personnellement responsable de la pose des bombes sur le Rainbow Warrior, ni qu'ils aient volontairement voulu que quiconque soit blessé ou tué.
Le vendredi 22 novembre, Malfart et Prieur comparurent à nouveau devant la Haute Court d'Auckland, et furent condamnés à 10 ans de prison pour homicide involontaire et 7 ans pour incendie criminel. En rendant son verdict, le juge Ronald Davison donna clairement son avis sur la possibilité d'une expulsion rapide: "Ceux qui viennent dans ce pays et commettent des activités terroristes ne peuvent espérer avoir de petites vacances et retourner chez eux en héros".
Le Rainbow Warrior fut renfloué le 21 août 1985 et transporté à la base navale de Devonport pour un examen détaillé. Après expertise, Greenpeace dû se résoudre à saborder le navire, les dégâts étant trop importants pour être réparés.
Six mois après l'attentat, les forces de polices d'Auckland cherchaient toujours à localiser et à faire comparaître en justice ceux qui ont effectivement placé les bombes sur le malheureux Rainbow Warrior.