Six ex-bâtiments de la Marine nationale vont être déconstruits en Belgique
Le groupe franco-belge Galloo a de nouveau été retenu par la Marine nationale dans le cadre des marchés de démantèlement des bâtiments désarmés. Cette fois, ce sont pas moins de six vieilles coques qui vont rejoindre le chantier de Gand, en Belgique. Il s’agit des anciens escorteurs d’escadre Duperré et La Galissonnière, des ex-avisos-escorteurs Enseigne de Vaisseau Henri et Commandant Rivière, ainsi que des ex-avisos Détroyat et Jean Moulin. Tous sont en attente en Bretagne, dans le cimetière marin de Landévennec et à Lanvéoc-Poulmic, à l’exception du Commandant Rivière, stationné à Toulon. Le remorquage de celui-ci s’annonce d’ailleurs complexe compte tenu de l’état très dégradé de sa coque, qui va probablement nécessiter de lourds travaux afin de pouvoir résister à son transit vers la Belgique.
Les premiers départs devraient intervenir l’an prochain, une fois obtenues toutes les autorisations administratives. La déconstruction de ces six bâtiments, dont le poids cumulé est d'environ 13.000 tonnes, représente plusieurs années de travail pour la société belge Van Heyghen Recycling, filiale du groupe franco-belge Galloo, chargée des travaux. VHR qui a récemment achevé le démantèlement de l’ex-escorteur d’escadre Bouvet, son premier contrat avec la marine française.
Pour mémoire, le La Galissionnière et le Duperré, mis en service en 1957 et 1962, furent parmi les derniers des 18 escorteurs d’escadre de la marine françaises à être désarmés, respectivement en 1990 et 1992. Longs de 128 mètres pour un déplacement de 3750 tonnes à pleine charge, ils appartenaient à deux types différents. Le Duperré était l’un des quatre T53 alors que le La Galissonnière était un T56, unique en son genre. Ces deux bâtiments sont les premiers escorteurs de la flotte française à avoir mis en œuvre un hélicoptère embarqué. Le Duperré avait reçu lors d’une refonte en 1972/1973 une plateforme et un hangar, architecture préfigurant celle retenue pour les frégates du type F67 (Tourville), mises en service entre 1974 et 1977. Le La Galissonnière disposait, quant à lui, d’une plateforme amovible se refermant pour constituer un hangar autour de l'appareil.
Mis en service en 1962 et 1965, les Commandant Rivière et Enseigne de Vaisseau Henry appartenaient, quant à eux, à une classe de 9 avisos-escorteurs de 102.7 mètres pour 2200 tonnes en charge, dont le premier était la tête de série. De 1984 à 1992, année de son désarmement, le Cdt Rivière fut utilisé pour l’expérimentation des nouveaux équipements de lutte anti-sous-marine, comme les sonars remorqués. Quant à l’Enseigne de Vaisseau Henri, après avoir passé l’essentiel de sa carrière en Polynésie, il accompagna durant quatre ans le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc (1991 – 1994) pour les campagnes d’application des officiers élèves, son désarmement étant effectif en 1996.
Enfin, les ex-Détroyat et Jean Moulin étaient les quatrième et cinquième avisos du type A69, une série construite à 17 exemplaires pour la France et dont il reste encore 9 unités en service. Opérationnels en 1977, les Détroyat et Jean Moulin ont été désarmés en 1997 et 1999. Longs de 80 mètres, ils affichaient un déplacement de 1250 tonnes en charge