L'explosion de Graville-Sainte-Honorine, le 11 décembre 1915
Le 4 août 1914, la Belgique est envahie par les troupes allemandes. Malgré des combats acharnés, le repli est inévitable, la garnison bloquée dans Anvers abandonne le combat le 10 octobre. Le gouvernement belge quitta Bruxelles et demanda l'hospitalité à la France. Sainte-Adresse, à proximité du Havre, fut choisie parce qu'au Nice Havrais, les vastes bâtiments luxueux et les villas récemment construites permettaient d'accueillir et de loger le gouvernement et les ministères belges.
Avec l'abandon des bases en Belgique par l'armée belge et le repli vers la France, la bataille s'organisa sur l'Yser. L'armée ne possédait plus alors de centre de ravitaillement qui lui fût propre. Cependant, sa liberté d'action réclamait une base nouvelle et de nouveaux ateliers de construction. Le plus urgent : fabriquer cartouches et obus, entretenir et réparer le matériel existant. Et Calais abrita un atelier où les pièces d'artillerie furent réparées. Quant aux usines à munitions, elles s'établirent non loin du Havre, à Graville-Sainte-Honorine, dans des usines abandonnées.
Au début de l'été 1915, le matériel s'usait. Artilleurs et convoyeurs, fantassins et cavaliers réclamaient de nouveaux canons, de nouvelles voitures, de nouveaux fusils, de nouveaux harnachements.
Voila pourquoi, en août 1915, à Sainte-Adresse, on commença à édifier des ateliers d'où sortirait du matériel neuf pour l'artillerie.
A la fin de 1915, les ateliers et services belges de Graville s'étendaient sur 5 hectares de terrain autour de l(usine.
Et ce fut alors, un lundi, le 11 décembre 1915 à 9h40 que se produisit dans l'usine, la catastrophe qui secoua le Havre à jeter bas ses maisons et leurs habitants. Trois cent trente trois tonnes de poudre venaient d'exploser ! Des installations et de leur personnel, il ne restait ici, rien du tout, la catastrophe faisant 109 victimes, dont 108 soldats belges et un civil et 1500 blessés et pulvérisant 24.000 m² d'usine. La détonation fut entendue à 100 km à la ronde.
L'explosion de l'usine pyrotechnique belge causa aussi des dégats considérables à Graville et à Honfleur.
Cette explosion fut dramatique tant chez les militaires que chez lles civils. Malgré une enquête, personne n'a jamais pu donner la moindre explication sur ce qui s'était passé.
On a découvert que les explosifs, venant des Etats-Unis pour la plupart, étaient accompagnés de détonateurs. Est-ce l'un de ceux-là qui se serait déclenché ?
Milles hommes travaillèrent pendant plus d'un mois pour effacer les traces de ce grand désastre, d'autant que la production avait été arrêtée. De nouveau bâtiments, plus grands, ont donné un nouvel élan aux établissements d'artillerie qui furent répartis en trois zones pour éviter ce genre d'accident : Graville, Graville-Sainte- Honorine et Sainte-Adresse.
Sources :
- Josette Lefebvre
-
www.greatwardifferent.com- normandie.be
- broqueville.be