bonjour Jean Bernard
pour réponse a la photo mise:
Cuirassés et croiseurs de bataille (2)
A-Cuirassés classe Courbet
Les premiers dreadnoughts français
Quand le HMS Dreadnought est mis en service en décembre 1906, la France est encore en train de construire les République et les Danton. Ces cuirassés qui n’avaient pas à rougir de la concurrence furent d’un seul coup ringardisé par le nouveau fleuron de la Royal Navy.
Le projet d’un cuirassé à artillerie monocalibre émergea en France en 1910, oeuvre du directeur du STCN, l’ingénieur Lyasse qui dessina un navire de 165m (plus grand que le Dreadnought de 5m), déplaçant 23500 tonnes avec un armement de 12 canons de 305mm en six tourelles doubles avec deux tourelles superposées à l’avant, deux tourelles superposées à l’arrière et deux tourelles latérales.
Cette fois la commande ne traine pas, les deux premiers navires sont mis sur cale 1910 et les deux autres en 1911, les deux premiers étant construits par les Arsenaux (Courbet à Lorient Jean Bart à Brest) et les deux suivants par l’industrie (France à Saint Nazaire et le Paris à la Seyne sur Mer).
Le Courbet
Le cuirassé Courbet en 1938
-Le Courbet est mis sur cale à l’Arsenal de Lorient le 1er septembre 1910, lancé le 23 septembre 1911 et admis au service actif le 19 novembre 1913 et affecté à l’Armée Navale en Méditerranée.
Il passe les premiers mois du conflit à patrouiller dans le canal d’Otrante en compagnie d’autres cuirassés français, attendant une éventuelle percée de la marin austro-hongroise percue qui n’eut jamais lieue.
La croisière à l’ouvert de l’Adriatique (canal d’Otrante) est supprimée en 1915 et les cuirassés sont désormais maintenus en alerte au mouillage à Malte puis à Bizerte, les rares sorties ne servant qu’à l’entrainement.
Le Courbet reste en Méditerranée orientale plus précisément à Corfou jusqu’en avril 1919, date à laquelle il rentre à Toulon. Il devient ensuite navire-amiral de la nouvelle escadre de la Méditerranée occidentale du 15 mars au 20 octobre 1920 (elle devient escadre de la Méditerranée en 1921).
Le 1er avril 1921, il devient navire école de canonnage, subissant plusieurs refontes à la Seyne sur Mer et à Toulon (juillet 1923-avril 1924 janvier 1927 à janvier 1931 et avril 1937 à septembre 1938) qui alternent avec des écoles à feu entre Toulon et les salins d’Hyères (1931-1932-1933-1934-1935-1936).
Le 10 juin 1939, le Courbet et le Paris forment une 3ème division de ligne, division qui gagne Brest où il va servir à former les nombreux canonniers nécessaires à l’expansion de la flotte.
Un temps on envisage de l’utiliser pour l’escorte des convois afin de les protéger des raiders allemands mais ce projet tombe à l’eau et le Courbet va servir de navire-école jusqu’à son désarmement.
Le carénage prévu à l’Arsenal de Brest au printemps 1941 pour le prolonger jusqu’en 1945 est donc annulé et le désarmement du vénérable cuirassé prévu pour le printemps 1942.
Si le Courbet avait été modifié comme escorteur, il aurait perdu des canons de 138mm et reçut une DCA importante. Il est également pas impossible qu’une catapulte et un hydravion aurait embarqué sur le cuirassé.
Le 8 février 1940, la 2ème DT quitte Brest en compagnie du cuirassé Courbet pour un entrainement commun, les quatre navires effectuant tout d’abord une école à feux du 8 au 15 février, le cuirassé continuant à entrainer les futurs canonniers pendant que les torpilleurs se ravitaillent à Lorient le 16 février.
La 2ème DT va alors affronter le Courbet qui simule un raider cherchant à intercepter un convoi reliant Brest au Verdon et ce du 17 au 24 février, faisant escale à Saint Nazaire du 25 au 29 février avant de rentrer à Brest le 1er mars 1940.
Du 21 novembre au 12 décembre 1940, le cuirassé Courbet accompagné de son sister-ship Paris affronte au cours d’un série d’exercices les torpilleurs d’escadre de la 2ème DT (L’Adroit Le Frondeur Le Fougueux)
Le 24 février 1941, le Courbet quitte Brest en compagnie de la 4ème DT pour un entrainement commun du 24 février au 7 mars, les quatre navires faisant escale à Saint Nazaire du 8 au 12 mars avant de rentrer à Brest le lendemain 13 mars 1941.
Après une ultime campagne d’instruction et le tir de toutes ses pièces, le cuirassé rentre à Brest pour être désarmé. Placé en position de complément à son arrivée à Brest le 15 mars 1942, il est amarré en rade-abri où ses munitions sont débarquées et ses soutes vidangées.
Le Courbet est officiellement désarmé le 4 juin 1942 et condamné le 14 septembre sans pour autant recevoir de numéro de condamnation.
Echoué dans le bassin n°4 le lendemain 15 septembre, il est privé de ses canons de 305mm et de 138mm qui sont stockés à terre au Parc d’Artillerie de Guipavas. La coque est ensuite démantelée, les derniers éléments de feu le Courbet étant évacués de la forme le 20 décembre 1942, alimentant l’effort de guerre.
L’équipage lui est dispersé au gré des nouvelles affectations mais hasard ou intention délibérée, la colonne vertébrale de l’équipage du cuirassé Alsace sera composée d’anciens du Courbet.
Le Jean Bart/Océan
Le cuirassé Jean Bart en 1925
-Le Jean Bart est mis sur cale à l’Arsenal de Brest le 15 novembre 1911, lancé le 22 septembre 1911 et admis au service actif en novembre 1913.
Il est affecté comme tous les cuirassés français à l’Armée Navale en Méditerranée, surveillance la Köningliche und Kaiserliche Kriegsmarine (KuK Kriegsmarine) qui voit le Jean Bart touché par une torpille du U-12 le 21 septembre 1914, l’immobilisant pour réparations jusqu’en avril 1915 quand la croisière à l’ouvert de l’Adriatique est supprimée, les seules sorties depuis Malte et Bizerte étant destinées à l’entrainement.
Déployé en mer Noire en 1919, il est touché par la vague de mutineries qui au délà des considérations politiques témoigne de la crise morale frappant la marine nationale. Il rentre à Toulon le 25 mai 1919.
Incorporé à la 1ère division de la 1ère escadre, il est placé en réserve. De 1920 à 1923, il exerce une activité normale d’escadre sur les côtes de Provence et de Méditerranée occidentale interrompue par une visite à Smyrne en septembre 1922.
Il est refondu entre octobre 1923 et janvier 1925 et d’août 1929 à septembre 1931. Très usé, il est affecté à la Division d’Instruction fin 1934, devenant à partir de juin 1935, bâtiment d’instruction à quai pour l’école d’électriciens et torpilleurs puis à partir du 1er août 1936 ponton pour les écoles de radios.