LES SIRENNES Dans l'antiquité, on donnait aux sirènes un corps et des ailes d'oiseaux, avec un visage et une gorge de femme, tenant une lyre à la main. Ce n'est que bien plus tard qu'on leur attribua l'aspect de belles jeunes femmes, tenant un instrument de musique. On leur prêta un corps de femme terminé par une queue de poisson.
On disait d'elle que par la douceur de leurs chants, elles attiraient les navigateurs sur les écueils.
Chez nous elles avaient souvent une fonction plus pratique : avertir le marin d'une possible catastrophe.
Il paraît, selon la légende, qu'il arrivait que le pêcheur trouve dans son chalut non seulement du poisson mais aussi, bien plus rarement il est vrai, une sirène. Il fallait être très prudent avec ces dernières car elles pouvaient aussi bien vous aider que vous jeter un sort. Il fallait donc leur rendre la liberté au plus vite.
Un jour, un patron-pêcheur de Mardycke trouva une superbe créature dans ses filets. "Remontez-la... remontez-la" cria l'envieux personnage à son équipage.
Une fois sur le pont la pauvre sirène, à moitié nue, supplia le capitaine de la remettre à l'eau, ce qu'il fit à contrecoeur et après bien des palabres. Une fois dans son élément, la petite sirène se retourna et dit au pêcheur d'un air courroucé : "Mardycke... Mardycke... altijd arme nooit nie rycke" (MardYcke, Matdycke, toujours pauvre jamais riche"). Le plus curieux c'est quecette prédilection se réalisa : le village devint pauvre au point que les souris mouraient devant les armoires vides.

michel