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Le rendez-vous des anciens et amis de la Force Navale - Het rendezvous van de oudgedienden en vrienden van de Zeemacht
 
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 le tirage au sort

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moraux
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moraux

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MessageSujet: le tirage au sort   le tirage au sort EmptyMer 2 Nov 2011 - 10:27

pensez vous qu il y a eu ce type d enrolement a la marine Bege
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dany
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dany

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MessageSujet: Re: le tirage au sort   le tirage au sort EmptyMer 2 Nov 2011 - 12:30

Je pense que c'était type à l’entièreté de l'armée, mais il n'y a que les anciens qui pourront parler de çà mieux que moi. Exemple, mon père était de la classe 1947 et il n'y avait plus de tirage au sort e à ce moment la.

marin ok marin barre

Dany
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JeanMi
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MessageSujet: Re: le tirage au sort   le tirage au sort EmptyMer 2 Nov 2011 - 12:45

moraux a écrit:
pensez vous qu il y a eu ce type d enrolement a la marine Bege

Tiré de la DH du 13/12/2009 :
La Belgique va célébrer lundi, sans doute dans l'indifférence générale, le centenaire de l'introduction du service militaire obligatoire, en vertu d'une loi signée le 14 décembre 1909 par le roi Léopold II, trois jours avant sa mort. Une obligation qui a vu des millions de miliciens servir, pour des durées souvent fluctuantes, sous les drapeaux jusqu'à sa suspension, en mars 1995, lors de la professionnalisation des forces armées. C'est cette loi qui a permis à l'armée belge de compter quelque 255.000 hommes le 4 août 1914, au début de la Première Guerre mondiale. A ce moment, la durée du service "personnel" variait entre 15 mois (pour l'infanterie) et 24 mois pour la cavalerie et l'artillerie à cheval pour "un fils par famille", selon des données fournies par la service de presse de la Défense à l'agence BELGA.

Jusqu'alors, le service militaire était fondé sur un tirage au sort, hérité à l'indépendance de 1830 des occupations française et hollandaise. Chaque province devait fournir un nombre précis de conscrits, en vertu d'un contingent voté annuellement par le parlement. Le tirage avait lieu chaque année en février et il était possible pour celui qui avait tiré un mauvais numéro de se faire remplacer par un autre jeune homme .... moyennant paiement, souvent par l'intermédiaire de sociétés spécialisées.
En 1909, lors de l'introduction du service militaire personnel, il en coûtait ainsi 1.800 francs (environ 3.000 euros actuels) pour se faire remplacer sous les drapeaux.

La durée du service a connu au cours des 86 années suivantes de constantes fluctuations, souvent liées à la situation internationale. En 1920, après la Première Guerre mondiale, elle est ainsi rapidement réduite à dix à treize mois selon les armes, pour tomber à huit mois en 1928 pour certaines catégories de miliciens.
En 1936, à l'approche de la Seconde Guerre mondiale, la période sous les armes remonte à douze, voire même 18 mois pour certaines classes de milice et à 17 mois pour les candidats gradés de réserve.
En février 1947, les miliciens servent de douze à quinze mois (pour les officiers de réserve). Mais la tension internationale d'après-guerre et le conflit en Corée entraînent à nouveau un allongement du service à 21 mois pour la classe 1953, avant une réduction progressive.


En 1993, lors du vote de la loi "suspendant le service militaire obligatoire pour une durée indéterminée" après la chute du Mur de Berlin, les miliciens du rang et les candidats sous-officiers de réserve prestent six mois en Allemagne et huit mois en Belgique, pour onze mois pour les candidats officiers de réserve - et quinze au sein des para-commandos.
Le 9 février 1995, le Conseil des ministres décide de renvoyer dans leurs foyers dès le 1er mars suivant tous les miliciens encore sous les armes, mettant fin à 86 ans d'obligations militaires pour les jeunes gens - même si un seul sur deux seulement effectue encore alors son service.
Il est difficile, même pour l'armée, d'indiquer combien de jeunes Belges en tout ont ainsi servi leur pays. Des statistiques fiables n'existent que pour la période 1948-1994 et révèlent que 1.752.428 Belges ont goûté aux corvées du service militaire.

Lors de la décision de renoncer à la conscription, prise le 3 juillet 1992 par le gouvernement, à l'initiative du ministre de la Défense de l'époque, Leo Delcroix, la Belgique donne l'exemple à toute une série de pays européens, qui ont pris dans la foulée la même mesure de professionnalisation - mais de façon moins improvisée - de leurs armées, comme la France, les Pays-Bas, l'Italie ou le Portugal. La défense du territoire venait de céder le relais aux opérations extérieures dans des régions de plus en plus lointaines, de l'ex-Yougoslavie à l'Afrique et désormais l'Afghanistan.

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moraux
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MessageSujet: Re: le tirage au sort   le tirage au sort EmptyMer 2 Nov 2011 - 13:11

Jean Mi merci pour les explications
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MIKE
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MessageSujet: Re: le tirage au sort   le tirage au sort EmptyMer 2 Nov 2011 - 18:49

SALUT

en voila un peu plus sur le tirage au sort

Le service militaire

La conscription Le tirage au sort

Les réfractaires

Dans la communauté rurale de Lorcé


Jusqu’à la fin du 18e siècle, l’armée était principalement une armée de métier. C’était la tâche des fameux « sergents recruteurs » de la constituer.
Les sergents recruteurs placardaient sur les murs ce qui sera la première affiche publicitaire de l’histoire « Avis à la belle jeunesse ».
Ceux-ci étaient des personnages hauts en couleur qui arpentaient villes et campagnes pour embaucher, belles promesses à l’appui, les jeunes gens épris d’aventures, d’autres dégoûtés de leur état de paysan exploité, d’autres encore pour qui l’enrôlement sera l’occasion d’échapper à la potence.
Notons que pour ces derniers, le passage sous les armes sera souvent l’occasion de continuer à perpétrer leurs exactions en toute impunité. C’est ainsi qu’au 18e siècle, bon an mal an, ils trouvent 40% de leurs soldats.


La conscription



En 1794, les provinces belges furent conquises par les Français et, l'année suivante, incorporées à la France.

Pour mémoire, le 26 juin 1794, le général Jean-Baptiste Jourdan avait définitivement vaincu les troupes autrichiennes à Fleurus, et par le traité de Campoformio (1797) l’Autriche reconnaissait formellement la cession des Pays-Bas du Sud (Belgique) à la France. La France annexait également la Principauté de Liège, laquelle avait conservé son indépendance depuis l'an 980.

C’est en 1798 que le général Jourdan fit passer une loi instaurant le service militaire obligatoire et que naquit me mot « conscription » qui consistait en l’inscription au rôle des jeunes gens parmi lesquels le sort désignait les « conscrits », c’est-à-dire ceux qui devaient partir pour le service militaire. Cette conscription perdura jusqu'en 1909 et elle fut tempérée par l'utilisation du tirage au sort.

Quand, la même année, furent apposés les premiers placards annonçant l'extension des lois sur la conscription à la Belgique, il s'ensuivit un tollé général et des manifestations de rébellion des paysans éclatèrent aux quatre coins du pays. L’insoumission était quasi générale.

En l’an VII de la République (1799), une proclamation du général Collaud, commandant en chef des départements belges, promettait la pardon à ceux qui gagneraient enfin les rangs de l’armée. Ces belles promesses n’eurent pas beaucoup d’audience et les Belges restèrent farouchement hostiles à la conscription. Il faut dire qu’annexés, nos ancêtres n’avaient pas, comme les Français, le stimulant de la gloire nationale.




Le tirage au sort

D'habitude, au mois de février, une affiche signée du bourgmestre et des échevins faisait savoir aux futurs miliciens la date du tirage au sort. Le jour fixé, on groupait les intéressés de toutes les communes faisant partie du canton de milice. C'est au cheflieu du canton qu'avaient lieu les opérations de ce mode de recrutement des jeunes troupiers. Celles-ci étaient présidées par le Commissaire d'arrondissement.

Dans son livre « En pays wallon », le conteur James Candrumen raconte avec humour cette désignation par le sort des futurs fantassins, cavaliers et artilleurs.

Citons quelques passages de ce récit qui rappelle ce qui se passait autrefois, une fois l'an, dans nos villages ardennais :

« En bandes chantantes et endimanchées, le secrétaire communal en tête, les jeunes gens, la poche bien garnie et le coeur gonflé d'espoir vont tirer au sort. Ils défilent, gais et fiers, entre les superstitieuses recommandations des mères et les souhaits que leur sourient les filles ; ils sont suivis de gamins envieux qui comptent sur leurs doigts les années à attendre. Ils s'en vont. Le bruit s'est éteint. Le village attend. Des vieilles prient contre les piliers de l'église et expédient des voeux au ciel. L'impatiente curiosité, l'anxiété affectueuse font le silence dans la rue. On attend. On écoute ! Les portes sont ouvertes : le temps paraît long et le dîner arrive avant l'appétit. Des gamins partent sur la route pour voir... Le bruit d'une grosse charrette excite une fausse alerte... Les oreilles se tendent. Un léger tremblement vibre dans le lointain... C'est un roulement... Le tambour : ce sont eux ! Et les seuils se garnissent, les têtes s'encadrent dans les fenêtres ; on appelle tout le monde... Ecoutez, ils approchent, les voici, on les voient... Le numéro épinglé à la casquette, la tête couronnée de roses en carton ou de "boufflettes" découpées de longs rubans en papier rouge, jaune ou bleu, attachés à de grosses cocardes vives, ils paradent fiers de leur équipage enguirlandé, se tenant bras dessus, bras dessous, sautant et dansant. Ils traversent le village et jettent en passant les nouvelles assaisonnées d'une raillerie ou d'un baiser... ».

Tirer un bon numéro, c'était s'éloigner des plus bas chiffres. Aussi vendait-on des cartes coloriées où un conscrit, les joues roses, s'écriait, en brandissant sous le nez d'une vieille femme un papier déroulé : « Un haut, ma tante ! ». « Un haut, ma tante », c'était la devise des chançards.



Numéro de tirage au sort du soldat d' Empire Français ROUGER René Stanislas de la classe 1862

Le 109 était un mauvais numéro !!! René Rouger a effectué deux périodes de service militaire : une du 1er octobre au 31 décembre 1863 et une du 5 janvier au 5 mars 1865 , pour n' être libéré définitivement que le 31 décembre 1869 - Source : http://perso.club-internet.fr/f1fnj/accueil.htm






Et le tirage avait commencé au chef-lieu du canton, sans cérémonie. Les jeunes villageois s'attendaient à autre chose qu'à cette formalité dont la rapidité même empêchait de sentir la fatidique importance. C'était donc cela le destin ! Un sous-officier bougon lisait une liste. Chacun, à l'appel de son nom, se détachait du groupe et venait retirer, d'une sorte de tambour, un étui de bois où se trouvait enroulée une feuille de papier avec le numéro. Comme ils y avaient songé, les conscrits rougeauds, à cette minute qui fixerait leur sort ! On leur avait dit au village : « Prendre à gauche, du côté du cœur ! » ou encore « Tout au fond : les mauvais numéros sont au-dessus ! ». Les impressions diverses se manifestaient : « mal tiré », « bien tiré ».

Une séance de tirage au sort (Dessin du Musée de l’Armée)

Pendant la durée du Régime français, 152.880 Belges furent incorporés dans les armées. 51.000 périrent sur les champs de bataille ou dans les hôpitaux militaires.

En 1813, le mécontentement était tel que 70.000 hommes appelés sous les drapeaux ne rejoignirent pas et se cachèrent dans les bois.


Pour ceux qui avaient tiré un mauvais numéro, l’épreuve suivante consistait dans le conseil de révision qui les déclarerait définitivement aptes ou non pour un service militaire de sept à huit ans. Cet « examen » se déroulait publiquement sur les lieux mêmes du tirage au sort. Bien qu’immense était le désir de pouvoir rester dans leur foyer, nos jeunes gens redoutaient, malgré tout, cette épreuve qui devait décider de leurs aptitudes militaires. En effet, à cette époque, aptitudes militaires et sexuelles allaient de pair et la crainte de voir leur virilité mise en cause était bien souvent plus forte que la tristesse de devoir quitter leur famille et leur village pour une aussi longue période, sans être certain de jamais les revoir.

Pourtant, les « réformés » étaient nombreux et des archives nous apprennent qu’en 1872, un tiers des conscrits présentent des problèmes physiques graves : 5% mesurent moins de 1m45, 9% sont phtisiques ou rachitiques, 4% sont boiteux ou atteints de hernies, 3% sont bossus ou ont des pieds bots ou plats, 2% ont des troubles de la vue ou de l’ouïe et 1% sont édentés…

Une fois le verdict tombé, il restait au conscrit apte au service à se préparer à un long éloignement.

S’ils avaient des parents fortunés, il lui restait la possibilité de s’acheter un remplaçant, que ce soit un plus chanceux que lui lors du tirage au sort ou un conscrit d’une classe précédente qui est prêt à « rempiler » pour 7 à 8 ans !

En effet, le système en vigueur à l’époque autorisait cette pratique. Ces remplacements faisaient l’objet d’un contrat souvent passé devant notaire et dont le montant de la transaction représentait une somme d’argent importante (10 à 12.000 francs de l’époque), et n’étaient véritablement abordables qu’aux « fils à papa ».

Il permettait ainsi aux fils de familles aisées d’échapper à une expédition longue et hasardeuse, en même temps qu’il fournissait une source de revenus inespérés à de pauvres hères démunis…

Pour les autres, la feuille de route leur parviendra un beau matin de novembre ou de décembre. Ce sera alors le temps des adieux déchirants, avec l’espoir de se revoir un jour, pour un long voyage inconnu qui sera, pour la plupart, le seul de leur vie.

Le jour du tirage au sort était un jour néfaste entre tous. Toute une série de pratiques étaient mises en oeuvre pour s’attirer les faveurs du sort : prières, invocations, neuvaines et autres pratiques magiques.

Dans son livre « l’Ardenne Mystérieuse », Georges LECOMTE en mentionne quelques unes :

on faisait en famille des neuvaines en l’honneur de Saint Gérard (région de Samrée - Wibrin)
pèlerinages à Saint-Antoine (Harre), à Notre-Dame des Forêts (Taverneux), à la Croix des Marchands (Bérismenil)
pendant les neufs jours qui précédaient le tirage au sort, neuf personnes, nu-pieds, se rendaient journellement à Saint-Thiboud (Hodister) en récitant neuf chapelets
à Dochamps, sur la pierre de l’autel où la messe était célébrée le jour du tirage au sort, on disposait, à l’insu du curé, une enveloppe cachetée renfermant le numéro désiré
dans la région de Grand-Halleux, on plaçait des prières dans les souliers
on cousait, à l’insu du conscrit, dans la manche droite de son vêtement, un « voile d’enfant né coiffé »

Autres pratiques auxquelles on recourait pour amener un bon numéro au tirage au sort :

A l'époque où le recrutement de l'armée se faisait par l'inique et arbitraire conscription, le jour du tirage au sort, vers dix heures et demie du matin, les mères et les grand-mères allumaient, d'ordinaire devant la statue de la Vierge, un cierge bénit. Si celui-ci les portes closes cependant s'éteignait ou si sa flamme, malgré les ave pressants, tremblotait, les anxieuses d'en conclure que leur fils ou leur petit-fils avait pris un mauvais numéro, et elles éclataient en pleurs et en lamentations. Le cierge éclairait-il avec une belle flamme, c'était l'allégresse dans la famille : le jeune homme était sauvé. Hélas ! il fallait parfois en rabattre de cette joie non fondée.

On pèlerinait aux sanctuaires proches :

Saint-Antoine (Harre) (où l'on se rendait même du sud de l'Ardenne) ;
Taverneux (Notre-Dame de Forêt) ;
Chèvremont (N.D. de Chèvremont) ;
Xoutsiplout (N.D. des Sept Douleurs) ;
Marche (sanctuaire du vieux monument) ;
Hodister (Saint-Thibaut) (pendant les 9 jours qui précédaient le tirage au sort, 9 personnes nu-pieds s'y rendaient en récitant journellement neuf chapelets) ;
La Roche (N.D. de Luxembourg) ;
Bérismenil (à la croix des Marchands) ;
Petit-Thier (à la chapelle St-Martin) ; etc., etc.
On récitait « l'oraison dite de trente jours ». Encore devait-on se contenter de cette prière et n'invoquer que Dieu, les saints se jalousant. (Marcourt, Roy).
On faisait en famille des neuvaines en l'honneur : de différentes Vierges (très répandu) ; de saint Gérard (rég. de Samrée-Wibrin) ; de Saint-Antoine (Marcourt).
Des personnes pauvres avaient la spécialité d'entreprendre des neuvaines et des pèlerinages pour le compte d'autrui. Elles opéraient parfois simultanément pour plusieurs conscrits.
On récitait des prières spéciales. En voici un échantillon: « Ô mon père, soyez-moi favorable dans l'entreprise que je vais faire aujourd'hui, et que le billet me soit aussi favorable que l'enfant Jésus ». (A réciter les matin, midi et soir de chacun des trois jours qui précédaient le tirage (Fisenne).
On faisait célébrer une messe en l'honneur du Saint-Esprit ou de Saint-Antoine (Bihain, Lorcé, Roy, Vaux-Chavanne).
On brûlait une bougie par les deux bouts (Lafosse).
A l'insu du curé, sur la pierre d'autel où la messe était célébrée le jour du tirage au sort, on déposait une enveloppe cachetée renfermant le numéro désiré (Dochamps).
Neuf jours avant le tirage, un membre de la famille se rendait journellement dans trois chapelles distantes du village de deux à trois kilomètres (Samrée).
On allumait autant de bougies qu'il y avait de conscrits, soit une destinée à chacun. Si la flamme d'une bougie faiblissait, le conscrit désigné par cette bougie devait prendre un mauvais numéro (Les Tailles).

Les réfractaires

Parmi ceux qui avaient tiré un mauvais numéro et qui ne pouvaient se payer un remplaçant, nombreux furent ceux qui prirent le maquis au moment de l’enrôlement et devinrent ce que l’on appelait des « réfractaires ». D’autres, après s’être rendus aux armées, désertèrent après quelque temps, pris du mal du pays.

Réfractaires et déserteurs se retrouvèrent ainsi par bandes entières à se cacher dans les forêts fuyant les gendarmes français qui leur faisaient une traque impitoyable. Il est vrai qu’ils bénéficiaient de la complicité et de la protection des populations, voire des gardes-champêtres et gardes forestiers guère prompts à collaborer avec l’envahisseur.

Toutefois, obligés sans cesse de changer de gîte, exposés aux intempéries, vivant d’expédients, volant souvent pour assurer leur pitance quotidienne, certains de ces jeunes gens se détournèrent petit à petit du droit chemin et vinrent grossir les rangs des bandes constituées de brigands de grand chemin qui semaient régulièrement la terreur dans les campagnes depuis de longues années.

Certains d’entre eux sont entrés dans la légende et leurs exploits firent les délices de bien des conteurs aux veillées.

Particulièrement sous l'Empire, des lois implacables poursuivaient les parents des réfractaires ; les communes étaient responsables, les conseils de recrutement se montraient inflexibles et la gendarmerie tout entière était occupée à poursuivre les conscrits). Souvent, sur les longues routes, on rencontrait des files de jeunes hommes, la chaîne au cou, les fers aux pieds, comme des troupeaux, que des brigades de gendarmerie conduisaient à leurs corps.

Malgré cette perspective, bien des jeunes gars de la région ne se rendirent pas à Liège pour l'incorporation. Ils devenaient réfractaires ! Alors commençait pour eux une vie d'alertes, de poursuites, de transes continuelles car la maréchaussée ne s'endormait pas dans la recherche des insoumis. Les gendarmes arrivaient à l'improviste à leur domicile, se rendaient à la grange, à l'étable, au fenil, à la remise et visitaient la maison de la cave au grenier. Ils venaient aussi parfois faire des perquisitions chez les voisins ; enfin, le soir et à l'aurore, ils rôdaient bien souvent de longues heures dans les environs du hameau, se mettant parfois aux aguets derrière les buissons, à proximité des habitations surveillées.

Il était impératif de se cacher pour aborder et s'entretenir avec un réfractaire. Ce dernier n'osait plus retourner auprès de ses parents et pour occuper encore une place au soleil, il devait se déguiser et prendre un faux nom. Les gardes champêtres, les gardes forestiers et tous les gardes indistinctement avaient ordre de rechercher et d'arrêter les réfractaires et, quand ils en livraient un à l'autorité militaire, ils touchaient une prime considérable ; cependant, la plupart d'entre eux étaient plus disposés à protéger ces malheureux qu'à les poursuivre ou à les inquiéter. Ces gardes étaientils requis par les gendarmes pour leur servir de guides dans leurs recherches ? Loin de les conduire au but, ils ne négligeaient rien pour les dépister et les induire en erreur ; car ils connaissaient et partageaient la généreuse sympathie de la population entière pour les infortunés jeunes gens.

En Ardenne, le réfractaire était sacré. Pour lui, les femmes, les enfants mêmes étaient muets ; aussi restait-il ordinairement introuvable malgré les enquêtes les plus minutieuses et les investigations les plus actives. Partout, le réfractaire était sûr de trouver assistance, appui et protection ; chacun était prêt à se déchausser pour lui donner ses bottes ou ses souliers ; son plus grand ennemi eut contribué, le cas échéant, à lui assurer une retraite et quiconque aurait refusé de le secourir se fut aussitôt trouvé au banc de l'opinion publique. Le dénonciateur d'un réfractaire était une exécration : ce nom excitait la réprobation et constituait une flétrissure plus odieuse que celle que donnent les épithètes de voleur et de bourreau.

On pouvait s'apitoyer avec raison sur le sort du soldat ! Exposé aux périls des combats, il ne pouvait compter sur le lendemain ; la vie était dure dans les armées en campagne. Mais le réfractaire était bien plus à plaindre encore! Errant et fugitif, il n'était en sûreté nulle part, ne cessait d'être sur le quivive et se trouvait condamné à végéter tristement dans la solitude ou dans quelque retraite incertaine. Hélas ! l'intérêt qu'il inspirait généralement n'empêchait pas certains de le considérer comme un homme sans énergie et sans courage !

En 1814, rien ne va plus pour Napoléon. Pressé par les armées prussienne, russe et autrichienne, il rétrograde vers sa capitale qui, au lieu de lui servir d'appui, capitule le 30 mars. Le géant est par terre ; les Bourbons font leur entrée à Paris, au milieu des transports de l'ivresse populaire et se réinstallent aux Tuileries. Le canons se sont tus, les marches harassantes se sont arrêtées comme par enchantement. Le 4 avril, Napoléon se résigne à l'abdication et, le 11, il signe le traité par lequel la souveraineté de l'île d'Elbe lui est accordée avec la permission d'emmener avec lui 400 hommes de bonne volonté. Pressé de réduire les charges écrasantes qui pèsent sur la nation, le nouveau gouvernement ne conserve sous les drapeaux que le nombre d'hommes strictement nécessaire : les soldats étrangers incorporés dans l'armée française sont informés qu'ils sont libres de rentrer chez eux.

Ecoutons le conscrit Jean Pirlet de Hannêche en Hesbaye raconter son retour au pays :

« Bierwart traversé, j'aperçus enfin 1e clocher, ce vieux clocher de Hannêche que je découvrais avec des yeux neufs. Mon coeur battait à grands coups. Une émotion intense m'étreignait. Ô cher village ! Soudain une angoisse m'envahit : mes parents sontils en bonne santé ? En quel état vaisje les retrouver ? Combien profonde doit être leur anxiété ! Quelque chose d'inexprimable me fauche les jambes. (..) Une pensée me traverse l'esprit : c'est l'heure des vêpres, ils y sont ! Comme un fou, je bondis vers l'église ; je surgis dans le fond à l'instant même où le prêtre donne la bénédiction, l'office terminé. Je tombe à genoux. Quelques secondes après, je me relève. Des remous, des chuchotements s'élèvent, provoqués par la brusque apparition d'un grognard " Qui est-ce ? ". Hors de moi, cherchant avidement des yeux mes chers parents, je crie: " Jean Pirlet ". Un autre cri fuse: " Mi fi ! " J'eus juste le temps de refermer les bras sur une femme qui, éperdue, s'abattit sur ma poitrine. C'était maman »


Ci-dessous, un extrait de "LORCE, histoire d'une communauté rurale" de Pierre ISRAEL - 1989. Il est consacré aux conscrits et aux réfractaires de ma région durant l'occupation française :


... effrayez s’il le faut ; que les conscrits partent …

Déjà en 1794, les deux fils de Laurent Brevers, enrôlés de force dans l'armée impériale le jour de l'expédition Deleau, ont rapidement déserté. Leur fuite les conduit vers les lignes françaises où on les retient sans trop leur demander leur avis. Paysans de Lorcé soulevés avant-hier contre le prince, hier soldats de l'empire autrichien malgré eux, les voilà aujourd'hui soldats de la république sans enthousiasme.

Le père, comptant sur le retour de ses fils pour reconstruire sa maison incendiée, sollicite l'intervention des membres de l'administration centrale de Spa. Peine perdue. Il ne reste aux deux Brevers d'autre alternative que de déserter une seconde fois. En somme, les Lorcéens, aspirant à plus de justice et de liberté, clament bien haut leur attachement aux principes de la révolution. Ils ont couru pour cela des risques évidents. Mais de là à servir dans les rangs de l'armée pendant Dieu sait combien de temps, il y a un pas qu'ils ne sont pas près de franchir.

Le 28 nivôse de l'an V (18 janvier 97), le commandant du régiment des chasseurs, un de ses hommes et quatre citoyens armés se rendent à Fayenage chez Lambert Jeangilles dont le fils Remacle a déserté. Grande est la surprise, feinte ou réelle, de Lambert Jeangilles qui jure ses grands dieux qu'il n'a aucune nouvelle de son fils et qu'il le croit sous les drapeaux. (Lambert Jeangilles n'est pas inquiété davantage et il a beaucoup de chance, car il n'est pas rare qu'un père soit emprisonné à la place de son fils déserteur).

C'est à la fin de l'an VI que la conscription systématique s'organise. Menacée d'invasion, en proie au mécontentement intérieur, la France du Directoire a un besoin urgent de soldats. Par les lois du 19 fructidor de l'an VI (5 septembre 98) et du 3 vendémiaire de l'an VII (24 septembre 98), elle instaure la conscription obligatoire. S'il est une mesure impopulaire, c'est bien celle-là.

Au sud, dans le département des Forêts, là où en plus l'application de la loi sur les cultes a laissé des traces profondes, la population, poussée par le clergé insoumis, se révolte. Les jeunes s'arment et se rassemblent le 26 octobre à Weiswampach. Guère plus de cent, ils sont 1.500 le lendemain à Reuland. Ils avancent vers le nord, bousculent les rares détachements qu'ils rencontrent. Ils envahissent St-Vith, règlent des comptes avec les républicains. Certains parviennent jusqu'à Stavelot où ils entrent le 31 à deux heures de l'après-midi.

Si le canton de Ferrières ne parait pas touché, l'agitation bouillonne aux alentours. Les nouvelles arrivent, mélange de certitudes et de rumeurs fantaisistes. Les insurgés seraient à Chevron mais personne ne les a réellement vus. Auparavant, dans la nuit du 5 au 6 octobre, à Aywaille, l'arbre de la Liberté avait été arraché et le curé n'avait pas logé chez lui

A l'administration cantonale, le citoyen Conrard n'arrive pas à cacher son inquiétude. Il parle des rebelles et des malveillans qui peuvent arriver d'un moment à l'autre et il s'empresse de mettre les archives à l'abri.

L'insurrection gagne aussi les départements de la Dyle, de l'Escaut et de la Meuse Inférieure.

La situation est telle que le capitaine de la gendarmerie se croit obligé d'écrire au commissaire du Directoire du département, le citoyen Bassenge. Il l'assure de son entier dévouement. Il promet que sa troupe sera debout de jour et de nuit pour comprimer les effets coupables que la faction anarchiste et sacerdotaliste pourrait y tenter.

Mais il suffit que la troupe stationnée à Malmedy marche sur Stavelot pour en déloger les rebelles. L'enthousiasme des jeunes paysans mal armés ne fait pas le poids face au métier de l'armée régulière.

Le calme est à peine revenu que le 22 frimaire (12 décembre 98) le ministre de la guerre s'adresse aux autorités départementales : Pressez, persuadez, effrayez s'il le faut; que les conscrits partent...

Quatorze conscrits de la commune, de vingt à vingt-trois ans, sont tenus de rejoindre le dépôt départemental à Liège. Il y a là Henri-Lambert Brevers, Lambert et Louis-Antoine Corbillon, Gilles Poncin, Jean-Francois Bonmariage, Jean-Hubert Neuville, Jean-Gilles Boutet, Jean-Rock Barthélemy, Hubert Labasse, Gilles-Francois Noël, Jean-Remacle et Barthélemy Jean-Gilles, Remacle Nivarlet et Gilles Vieutemps, tous, à l'exception du dernier, des Lorcéens de vieille souche.

Le peu d'empressement des recrues à remplir leurs obligations militaires persiste tout au long de l'occupation française. Les autorités départementales parlent des jeunes gens de la première classe qui fuient en pays étrangers pour se soustraire aux lois sur la Conscription militaire et de certains parents insouciants sur la prospérité et la gloire nationale qui leur donnent les moyens de s'échapper.

Le premier janvier 1807, la commune de Lorcé compte onze conscrits sous les drapeaux, mais pas un seul enrôlé volontaire. Conscrit de l'an XIII et déserteur, Jean-Francois Nivarlet de Lorcé est condamné par le tribunal civil de Huy à une amende exemplaire de 500 francs. En 1807, Jean-Hubert Chevron a si peu le désir de servir la nation que le jour de l'incorporation, il est resté bien tranquille à la maison. Qu'importe, c'est la maréchaussée qui le conduira à son unité, le premier régiment d'artillerie à pied.

En 1810, le nombre de déserteurs est tel que Napoléon décrète une amnistie envers tous ceux qui renonceront de leur plein gré à l'illégalité. Pour le seul département de l'Ourthe, 534 déserteurs se présentent et parmi eux, un Lorcéen, Nicolas Brevers qui avait abandonné le 5le de ligne. Il est malgré tout condamné à trois ans de travaux volontaires et réaffecté le 26 juin 1811 au dépôt de Flessingue dans l'embouchure de l'Escaut. Il est plus malaisé de s'échapper d'une île !

Déserter, c'est prendre une décision lourde de conséquence. Il faut envisager de vivre, peut-être de longues années, sous la menace perpétuelle d'une arrestation. Aussi, le secret espoir d'un appelé est de convaincre le médecin militaire de la gravité de ses handicaps physiques. Conscrit de 1806, Jean-Laurent Charette montre avec complaisance ses jambes cagneuses. Cela ne l'empêchera pas de rejoindre à pied son régiment, le 58e de ligne et d'y user plusieurs paires de chaussures. Jean-Hubert Chevron raconte à qui veut l'entendre, qu'il a la vue basse. Jugé simulateur, il aura l'honneur de servir au 55e de ligne.

Il n'empêche que le déchet pour déficience physique est important. Parmi les appelés de 1806, Jean-Nicolas Jeangilles (1,46 m), Jean-Toussaint Tesson et Jean-Remacle Labasse (1,49 m) n'atteignent pas la taille requise. Remacle-Francois Chevron, affligé d'une main droite difforme, est également refusé. L"année suivante, Nicolas Copay, atteint d'un scrofule et Adam Charette, estropié du bras droit et de la jambe gauche, sont réformés. Mais c'est la levée de 1808 qui est la plus désastreuse pour les recruteurs. Des quatre appelés, Jean-Hubert Labasse est refusé pour taille insuffisante, Gilles-Francois Corbillon et Georges-Adam Fontaine sont réformés pour diverses infirmités et le seul enrôlé, Jean-Jacques Bonmariage sera recherché, quelques mois plus tard, pour désertion. Déjà ajourné en 1811, Hubert-Adarn Fontaine est définitivement rayé des listes le 3 mars 1812 pour extrême maigreur et faible constitution.

Heureusement pour l'Empire et pour Napoléon, tous les Lorcéens ne sont pas infirmes ou rachitiques. A côté de ces exemples, il reste en 1806 et 1807, dix incorporés et parmi eux, Henri-Lambert Brevers est un solide gaillard d'1m77 au visage ovale taché de la petite vérole.

Ces appelés vont courir les routes de l'Europe, du Portugal à la Russie. Ceux de Lorcé paraissent se tirer sans trop de mal de ces aventures, contrairement à ceux des villages voisins dont certains trouvent la mort en Espagne, en Italie, en Autriche, en Pologne, en Silésie... Seul Toussaint Houssonloge, un petit-fils de Remacle, meurt en avril 1812 à l'hôpital de Metz, non pas des suites d'une glorieuse blessure mais d'une banale infection. Les soldats de l'Empire meurent bien plus souvent de maladies infectieuses que de blessures. En cette année 1812, sur la dizaine de morts originaires des villages voisins, les fièvres sont responsables de cinq décès, la dysenterie de deux, la phtisie et le marasme de chacun un. Seul Jean-Thomas Heck de Stournont est mort d'une blessure reçue au combat de Como Virschli.

Lorcé est aussi favorisé si l'on pense aux prisonniers. Sur une liste établie au début de 1814, figurent les noms d'un millier de militaires du département. On y relève 7 jeunes de Stoumont, 3 de La Gleize, 14 de Ferrières... et un seul de Lorcé. Mais son sort n'est pas enviable. Jean-Remacle Charette, du 22e de ligne, croupit dans une geôle à Portland, dans le sud de l'Angleterre. Par la longueur de leur détention et par un isolement plus sévère, les captifs retenus dans ce pays sont davantage à plaindre. lis ont généralement été capturés sur les champs de bataille d'Espagne et du Portugal.

Un mort et un prisonnier, les Lorcéens, une fois n’est pas coutume, peuvent mesurer leur bonne fortune...


Pierre ISRAEL - Imp. Chauveheid - 1989


SOURCE http://users.skynet.be/maevrard/livre6.html
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MessageSujet: Re: le tirage au sort   le tirage au sort EmptyMer 2 Nov 2011 - 18:59

en voila un peu plus sur le tirage au sort
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MessageSujet: Re: le tirage au sort   le tirage au sort EmptyMer 2 Nov 2011 - 19:09

de rien polinar bcp sur la région de liége

amicalement
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