Liban - FINUL : les news

mercredi 13 septembre 2006

Moscou s'apprête à envoyer près de 400 hommes au Liban

MOSCOU (AP) - L'armée russe est en train de former un bataillon de 350 à 400 spécialistes du génie et experts en explosif qui va être envoyé au Liban pour contribuer à la reconstruction et à la réparation des dégâts causés par la campagne militaire israélienne pour tenter de déloger le Hezbollah, a annoncé le ministre russe de la Défense cité par les agences russes.

Le président russe Vladimir Poutine avait donné lundi son aval pour l'envoi de ce bataillon.

Selon Interfax, ITAR-Tass et RIA-Novosti, le ministre de la Défense Sergueï Ivanov a précisé que ce bataillon, qui ne comprendra aucun conscrit, devait partir pour le Liban à la fin septembre ou au début octobre.

Il a ajouté que ce bataillon serait accompagné d'un ou deux pelotons de soldats armés mais ne sera en aucun cas impliqué dans les opérations de maintien de la paix. Il sera notamment chargé d'évaluer les dégâts infligés aux routes et ponts libanais.

La Russie a accusé Israël d'avoir usé de force excessive dans sa guerre de 34 jours au Liban.

Quelque 3.250 casques bleus de l'ONU ont été déployés à travers tout le sud du Liban en prélude à une FINUL renforcée qui devrait compter 15.000 hommes.

Source : AP

mercredi 13 septembre 2006

L'armée allemande pour la première fois en mission au Proche-Orient

Par Fabien NOVIAL

BERLIN (AFP) - Le gouvernement allemand a approuvé mercredi l'envoi de militaires au large du Liban dans le cadre de la Finul élargie, première intervention armée de l'Allemagne au Proche-Orient depuis la Deuxième guerre mondiale.
Cette décision à la "dimension historique" doit à la fois garantir "le droit à l'existence d'Israël" et contribuer à un règlement "pacifique dans l'ensemble de la région", a affirmé Angela Merkel dans une conférence de presse.

La demande d'intervention de la Bundeswehr, qui doit prendre le commandement de la force maritime internationale de surveillance des côtes avec un maximum de 2.400 soldats soldats allemands, émane à la fois de l'Etat hébreu et du Liban, a insisté Angela Merkel à l'issue d'une réunion du gouvernement.

"Cela n'est pas un engagement comme un autre", a-t-elle dit aux côtés du ministre de la Défense Franz-Josef Jung et du chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier. Berlin excluait depuis des semaines d'envoyer des soldats au sol, de peur d'une éventuelle confrontation avec des Israéliens, une hypothèse toujours inimaginable à Berlin en raison du poids historique de l'Holocauste.

L'Allemagne doit envoyer "un maximum de 2.400 soldats, dont 1.500 marins", pour une mission prévue jusqu'au 31 août 2007, a précisé M. Jung. Ils seront mobilisés "dans une zone allant jusqu'à 50 milles marins", soit près de 92 kilomètres, au large des côtes pour une mission censée empêcher notamment la livraison d'armes au Hezbollah, a-t-il ajouté.

La Bundeswehr dépêchera deux frégates, deux navires ravitailleurs et quatre vedettes rapides. Des officiers de liaison libanais seront à bord des bâtiments allemands, a aussi précisé le ministre de la Défense.

Les navires de la Bundeswehr pourront notamment contrôler l'ensemble du trafic maritime au large des côtes, détourner des bâtiments suspects ou encore les fouiller même si leur capitaine s'y refuse, a encore dit M. Jung.

Outre les 1.500 soldats affectés à la mission maritime, 400 le seront à son commandement et à sa logistique. Cent soldats de l'armée de l'air seront aussi mobilisés, ainsi que cent autres pour conseiller et former les forces libanaises. Enfin, un contingent de 300 soldats est affecté à la réserve, toujours selon le ministre de la Défense.

A titre de comparaison, le contingent italien comptera sur le terrain 2.450 hommes, tandis que la France a décidé d'engager 2.000 soldats.

La chancelière a précisé que l'Allemagne prendrait le commandement de la mission maritime à laquelle doivent aussi participer les Pays-Bas, la Norvège, le Danemark et la Suède. "Actuellement, la communauté internationale ne peut pas se permettre" d'échouer au Proche-Orient, a dit pour sa part Frank-Walter Steinmeier.

Le Bundestag, chambre basse du Parlement allemand, doit au final approuver la mission mercredi prochain. Une écrasante majorité est déjà acquise, la grande coalition conservatrice/sociale-démocrate disposant de près des trois quarts des députés. Les Verts ont annoncé vouloir voter massivement pour la mission de la Bundeswehr.

En revanche, le parti libéral FDP (centre-droit) et la gauche contestataire s'y opposent.

Les navires allemands mettront ensuite 17 jours pour se rendre sur zone, où ils prendront le relais des navires italiens, français et grecs qui patrouillent actuellement.

Selon un sondage publié mercredi par l'institut Emnid, 64% des personnes interrogées n'approuvent pas la mission de la Bundeswehr au Proche-Orient, 32% y sont favorables.

Mais pour Maximilian Terhalle, expert de la Société allemande de politique étrangère (DGAP), Berlin s'est peut-être trompé en n'envoyant pas des troupes au sol.

"L'Allemagne n'est pas neutre au Proche-Orient, et notre passé est toujours là", a-t-il dit à l'AFP, faisant allusion à l'Holocauste, mais, ajoute-t-il, "une approche plus pragmatique servirait nos intérêts. (Car) si vous avez des troupes au sol, vous avez un poids plus fort à la table des négociations".

Source: AFP