Bon, je vais vous en raconter une que je n’ai jamais mise sur le net. Elle sera longue.
En juin 64, nous sommes allés, le Truffaut et le Bovesse, au Kieler Wochen, les Semaines de Kiel. Ceux qui l’ont fait savent comment ça se passe.
Une semaine de beuveries presque imposées
avec les réceptions officielles puis les sorties sans trop de controls.
Le jour avant le retour vers Oostende, nous étions sortis à 5 je crois et après différents établissements, nous avions fait partager le folklore belge avec la population allemande. Parmis les cinq il y en avait deux qui étaient dans un groupe de Gilles et nous avons tous commencer à faire de la musique de Gilles en chantant, criants et dansant comme les deux autres nous avaient montrés. Nous sommes arrivés à l’entrée du quartier du port et avons décider d’aller finir la soiree dans un bar. Il y avait des tables rondes avec des banquettes en fer à cheval, nous y prenons place avec un Cristobal qui est entre le premier, puis moi matelot de pont, puis un radariste, puis un signaleur et en dernier un mécanicien.
Nous étions là depuis un moment quand un groupe de six ou sept matelots allemands est arrivé dont un jeune accompagné d’un femme plus âgée est venu s’installer à notre table à l’autre bout de la banquette. Après un moment, comme nous étions bourrés nous avons commencé à nous foutre de la tronche du jeune matelot avec sa copine qui devait avoir le double de son âge, mais il ne nous était même pas venu à l’idée que ça aurait pu être sa mère. Ils ne comprenaient pas le français mais voyaient qu’ on se foutait d’eux en déconnants avec des truc dans le genre de « c’est sur les vieux chevaux qu’on apprend le mieux à monter, ou c’est dans les vielles casseroles qu’on fait là meilleur soupe, etc … »
Le matelot nous avait déjà fait savoir que nous les enmerdions puis comme nous ne cessions pas, il s’est levé et aller vers ses copains qui étaient au comptoirs et ils ont tous tourné leur regards vers nous. Comme nous n’avions pas envie d’entrer en bagarre, nous avons décidés de quitter le plus vite possible. Le cuistot qui était aussi entre moi et la dame, s’était endormi. Son copain le signaleur lui dit « allé Bob, nous partons, ramasse ton kep sur la table, comme je voyais que Bob semblait perdu je ramasse son kep et nous sortons.
Arrivés à une centaine de mètres du bar, nous avons vu sortir les allemands et la dame qui nous cherchaient, quand ils nous ont vu ils se sont précipités vers nous. Il y avait près de nous un taxi et comme nous n’avions pas envie d’entrer en guerre, nous y sommes entrés et dit au chauffeur schnel nach die haven, il a démarré et les allemands courraient derrière.
Après un court moment, Bobqui était assis à côté de moi dit en balbutiant « qu’est ce que c’est ce truc, c’est pas mon kep! » sans le regarder je lui dit que c’était moi qui avait son kep et lui de répéter ben c’est pas mon kep, alors je regarde et il avait un truc blanc en cuir qui ressemblait à un kep replié en deux. Je lui prend des mains et je vois que c’est un sac à main et en regardant nous y trouvons les papiers d’identité de la femme.
Panique, qu’est ce qu’on va faire avec ça et une discutions d’ivrognes se termine en disant qu’on allait le foutre par-dessus bord une foi en mer.
Le signaleur nous dit qu’il allait le planquer dans son bac à pavillon jusqu’à ce qu’ on soit en mer. Voilà, c’était réglé croyons nous.
Le landemain matin, rassemblement plage arrière pour les postes de manœuvres quand soudain, un combi de police arrive sur le quai, deux policiers et l’officier de liaisons débarquent et’ qui les suit, la femme du bar. Panique à bord, nous nous regardons tous les cinq avec des yeux inquiets. Nous étions à quai et le Bovesse en couple. Les nouveaux arrivants montent à bord, ils parlent au commandant en second, la discutions semble un peu tendue, la femme est excitée, nous entendions que le problème venait du fait que c’était l’heure de larguer les amarres et que nous devions être à l’écluse dans quelques minutes. La femme faisait un foin de tout les diables alors ils ont décidés de passer sur le Bovesse où elle a passé tout l’équipage en revue mais bien sûr n’avait reconnu personne. Ils sont revenu sur leTruffaut et elle voulait descendre inspecter et nous faisions presque dans notre froc. Des officiers allemand sont arrivés et donner l’ordre de larguer les amarres car c’était notre tour de passer à l’écluse et il y avait encore des dizaines d’autres bateaux qui devaient partir aussi. L’officier de liaison, les policiers et les officiers du quai ont foutu la femme dans le combi de police et ils sont partis, ouffffff.
Nous sommes partis et les occupations à bord nous ont fait oublier ce qui s’était passé. Mais ce n’est pas fini.
Environs deux mois plus tard, nous étions à quai à Ostende et le 1MC signaleur commence à contrôler ses pavillons pour voir si rien ne doit être remplacer. Soudain, il déplie un pavillon et, paf quelques-chose tombe sur le pont, il le ramasse et vas le porter au Second, monsieur Antoine. Ils se sont souvenu de l’incident au départ de Kiel, ont contrôler le registre des rentrées et le jeune officier de quart au moment où nous sommes rentrés était au gang-wat et il a dit au second que nous avions une tronche bizarre quand nous étions revenus à bord. On nous a fait venir au mess officier et nous sommes passés l’un après l’autre pour l’interrogatoire. Comme j’étais le dernier alphabétiquement je suis passé le dernier et on m’a dit que les autres avaient dit ce qui s’était passé, ce que je n’ai pas cru et n,étant plus bourré après deux mois, j’ai réfléchi sainement et je leur ai dit que je voulais bien leur dire ce qui s’était passé vu qu’il n’y avait eu aucune volonté malhonnête mais juste un raisonnement influencé par l’alcool.
J’ai demandé à aller parler aux autres et les convaincre a avouer la vérité, les officiers présents m’y ont autorisés et je sui sorti.
Je leur ai bien expliqué la situation et leur ai dit que je ne donnerais pas de noms. Nous sommes retourner devant le jury, tout expliqué et ils ont étés d’accord de passer cela au blanc car il préféraient régler le problème sans faire venir la gendarmerie. Après discutions, ils été décider de renvoyer le sac par la poste vu que nous avions l’adresse la femme . Nous avons fait une petite collecte entre nous cinq, acheté un petit pendentif comme cadeau et le steward du mess officier qui était d’Eupen s’est chargé d’aller porter le colis à la poste d’Aix La Chapelle.
Fin de l’aventure 🫡