Cela faisait un moment que j'avais ceci.
Barcock. est un sujet vaste.
Barcock
HMS Barfoss
Le barcock est un navire auxiliaire de la Royal Navy dont la mise sur cale date de 1939.
Il a été prêté à la Belgique du 20 septembre 1946 au 24 août 1949
Et il était destiné à accomplir diverses missions d’asservissement notamment celles qui consistaient à remettre en place les bouées de balisage utilisées en navigation.
Ce navire était armé par des marins belges appartenant à l’ex-Section belge de la Royal Navy mais ils n’appartenaient pas encore à ce qui allait devenir par la suite la célèbre Force Navale; bref, ces gaillards étaient sans statut officiel.
Le Barcock appartient à cette catégorie de navires appelés BAR Class/Boom Defence Vessels (BDV), dont 70 unités furent construites entre 1938 et 1945.
Tous les noms de ces bâtiments commencent par le préfixe BAR (pour « Barrage ») et on peut en citer quelques-uns à titre d’exemple Barlow, Barsound, Barnard, Barcarole, Barglow, Barnington, etc.
Les BDV mesurent hors tout près de 52.9 mètres de long pour une largeur de 9 mètres 40. Leur déplacement normal était de 750 tonnes, mais ils pouvaient atteindre à pleine charge les 1000 tonnes. Ils étaient propulsés par un moteur à vapeur à triple expansion de 850 cv, chauffés par une chaudière au charbon. La capacité de levage des BDV oscillait entre 27 et 70 tonnes. Leur tirant d’eau atteignait 2 mètres 40 à l’étrave et 4 mètres 63 à hauteur de l’hélice, ils transportaient aisément 216 tonnes de charbon et pouvaient parcourir environ 5200 km à une vitesse régulière de 8 noeuds, avec des pointes éventuelles de 11 noeuds, et un armement de 1X76 mm, 2 X 20 mm. L’équipage des BDV se composait de 2 officiers et de 28 matelots.
Ces bateaux étaient suffisamment petits pour être manoeuvrables dans leur périmètre d’opérations habituelles, c’est-à-dire dans les bases navales. Ils étaient assez grands pour pouvoir franchir sans encombres les océans et se rendre ainsi à l’autre bout du monde et ce, sans escorte,sans défense,sans radar et même quelquefois sans radio; c’est ce qu’ils ont fait en de nombreux cas...
« Boom Defence » est un terme général qui nous vient de la nuit des temps et qui signifie grosso modo « barrage de protection ». déjà, dans l’histoire, les Romains adoptèrent un système de défense de leur flotte en rade. Lors du siège de Malte en 1565, le port fut également défendu par un barrage. A la fin du siècle dernier, avec l’apparition des armes dites nouvelles, telles que les sous-marins et les torpilles, il devint impératif de se pencher avec la plus grande attention sur ce nouveau problème de défense. Dès lors, un département spécial de la Marine anglaise fut créé à cet effet. De 1914 à 1918, on plaça ainsi 900 km de filets de barrage nécessitant l’emploi de près de 300 navires et d’environ 5000 marins. De 1939 à 1945, on fit même mieux puisque l’on établit 180 km de filets lourds et 1500 km de filets légers, utilisant près de 200 navires et 10000 marins. Lors du débarquement du 6 juin 1944 en Normandie, ces services spéciaux furent également fort sollicités et ils utilisèrent à ce dessein six BDV mettant en place du matériel lourd. Quatre poseurs de filets et trente-six autres navires de défense furent également de la partie. La préparation des seuls ports anglais en prévision du débarquement nécessita la constitution de plus de 2000 points d’amarrage pour l’armada britannique. Après le Débarquement, du côté français du Channel, 10.000 tonnes de matériel furent utilisés comprenant près de 2000 ancres, 1800 bouées et flotteurs divers ainsi que 2250 km de câbles et chaînes.
Mooring(s)
Les bâtiments de la famille du Barcock étaient donc destinés entre autres à la pose d’amarrages, constitués souvent de coffres flottants. Cette opération de pose était couramment appelée en anglais « mooring(s) ». en temps de guerre, le nombre de navires en service s’accroît et dès lors les emplacements le long des quais et des jetées, existant dans les ports sont bien souvent insuffisants. Une solution idéale consiste donc à amarrer les navires à des « coffres » disposés au large, dans des baies protégées. On peut bien entendu utiliser l’ancrage propre de chaque navire mais lorsqu’il s’agit par exemple d’un cuirassé de fort tonnage, et donc de grande longueur, le mouvement circulaire qu’il imprime autour de son point d’ancrage, suite aux courants, aux marées et aux vents dominants, lui font décrire un cercle important. De plus, en fonction de la longueur de sa chaîne, le cercle peut souvent dépasser les 600 mètres de diamètre il faudrait donc des emplacements énormes pour loger une telle flotte. La technique du Mooring est une solution idéale à ce problème car on y amarre les navires à mi-longueur et ce dernier ne se déplace donc plus que sur une course égale à sa propre longueur. Pour mettre en oeuvre ces coffres flottants, il suffit de placer au fond de l’eau et en étoile, trois longueurs de chaînes qui se partagent les 360 degrés d’un cercle et qui se terminent respectivement par un lest et une bouée. Du centre de cet assemblage, part une autre chaîne verticale celle-ci, à laquelle est fixée le coffre et ce dernier est alors muni d’un anneau pivotant auquel s’amarrent les bateaux. Chaque « bras » de ce dispositif tentaculaire est constitué de à 90 mètres de chaîne, composé d’éléments de 18 mètres pesant chacun 5 tonnes. Chaque maillon, long de 75 centimètres, est en acier spécial et sa section est de 10 centimètres carrés ; ils servent donc, grâce à leur poids, à maintenir à un endroit déterminé le coffre flottant. Toutes ses opérations de mise en place se font sous la surveillance de plongeurs et plus anciennement par des scaphandriers, les fameuses « semelles de plomb ». les coffres flottants, ces véritables bouées d’amarrage composées d’un cylindre de 4 à 5 mètres, pèsent à eux seuls près de cinq tonnes alors que les lests en béton ont un poids quant a eux qui oscille entre 5 et 8 tonnes; quelquefois, on utilise des ancres spéciales qui avoisinent les 10 tonnes. A titre de comparaison et de proportion, pour amarrer un cuirassé de 30.000 à 35.000 tonnes, il faut disposer environ 150 tonnes de chaînes et d’ancres.
Il est à noter que les BDV ne transportent pas en permanence du matériel à bord. Par conséquent, avant chaque opération de mise en place, ils doivent embarquer les éléments nécessaires à leur mission et ce, à partir d’un navire de charge. A la fin de la deuxième Guerre mondiale, on utilisa même des chalands de débarquement pour accomplir ces tâches de transport. Pour des raisons évidentes de stabilité, les BDV ne pouvaient embarquer sur leur pont qu’une charge maximale temporaire de 40 tonnes.